Henry Marty-Gauquié, Directeur des liaisons avec les Organisations Internationales non communautaires et Représentant du Groupe Banque Européenne d’Investissement (BEI) à Paris oeuvre aux destinées de la BEI en France. Aujourd’hui, parmi les axes d’investissement privilégiés, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique sont en bonne place. Histoire de coller aux objectifs européens des trois fois vingt. Alors, comment la BEI investit-elle? Sur quels critères? Comment maîtrise-t-elle les risques?
Plein Soleil : Les énergies renouvelables représentent aujourd’hui près de 12% de l’activité de la BEI en matière de prêt. Qu’est-ce qui vous pousse à investir dans ce secteur?
Henry Marty-Gauquié: La BEI (Banque européenned’investissement) est une institution européenne chargée de concrétiser les politiques mises en place à Bruxelles. Parmi ces politiques, l’objectif des trois fois vingt (20% d’énergies renouvelables, 20% d’efficacité énergétique et 20% de réduction des gaz à effet de serre) nous pousse à investir
dans ces secteurs des greentechs et des énergies vertes. Sur ce point, le Plan d’activités de la Banque, approuvé par le Conseil des gouverneurs, a fixé un objectif quantitatif très clair: 20% de ce que nous finançons en matière de production d’électricité doit émaner d’une source renouvelable. Pour favoriser la recherche de technologies innovantes, nous avons développé des outils spécifiques de financement à risques, mais aussi en fonds propres.
Ces derniers sont mis en oeuvre par notre filiale, le Fonds européen d’investissement (FEI), qui est spécialisée dans l’appui aux PME innovantes par l’apport de produits de haut de bilan ou de garanties.
«Nous avons doublé notre effort en 2009 dans une action contra-cyclique»
PS: Quels sont les montants de vos investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique?
HMG: Cette activité connaît une forte croissance. Nous sommes passés de 500 millions d’euros annuels en 2004-2006, à deux milliards d’euros pour la période 2007-2008 et à 4,2 milliards d’euros en 2009. Nous avons doublé notre effort l’an dernier dans une action contra-cyclique, face à la crise, alors même que le secteur des énergies renouvelables subissait une attrition du crédit par les banques traditionnelles, ces dernières évitant deprendre des risques qu’elle considéreraient disproportionnés dans ce secteur émergent. La répartition s’établit comme suit: un peu plus de trois milliards pour les EnR et l’efficacité énergétique et un peu plus d’un milliard pour la Recherche et le Développement,
histoire de préparer le futur. Nous finançons également dans le cadre de diverses Conventions de coopération au développement (Barcelone, Lomé, ou Pacte de Cologne), l’essor des EnR et de l’efficacité énergétique dans le bassin Méditerranéen, les pays d’Afrique ou des Caraibes et dans les Balkans. Nous avons alloué 500 millions d’euros au développement de l’éolien en Méditerranée et nous allons investir deux milliards d’euros au titre de la prévention contre le changement climatique en Méditerranée et en Europe Orientale.