Réunis autour de MM Jean-Michel Charpin et Claude Trink, une cinquantaine de représentants des syndicats et associations de professionnels, d’associations de protection de l’environnement, de syndicats agricoles etc étaient conviés pour une première réunion de concertation.
Dans un premier temps les participants ont fait grief au décret du 10 décembre, de mettre en danger une filière récente et fragile qui avait déjà commencé à investir dans le secteur. Ainsi le représentant des PMI a déclaré que les entreprises avaient investi près de 200 M€ dans la création d’un outil industriel en 2010 et s’apprêtait en 2011 à injecter quelques 300 M€. Après la publication du décret ces investissements sont maintenant gelés.
Jean-Michel Charpin, qui n’est pas le représentant des ministres, ni celui de l’administration, rendra compte à ceux-ci de tous les messages formulés.
Le comité de concertation devrait se réunir cinq fois avant la mi-février, moment où un projet de nouveau décret sera soumis aux partenaires pour avis.
En concluant cette première partie de la réunion Jean-Michel Charpin, a indiqué que, selon lui, la PPI (programmation pluriannuelle des investissements, qui fixe l’objectif d’une puissance cumulée de 5400 MW à l’horizon 2020) ne devrait pas être modifiée.
La deuxième partie de la réunion fut consacrée à éclaircir la fameuse « liste d’attente » qui a fait couler beaucoup d’encre depuis quelques semaines.
En fait, nous avons découvert qu’il n’existait pas une mais deux files d’attente. La première, la plus connue, enregistrée auprès d’ERDF et une deuxième, dont personne n’avait jamais parlé jusqu’ici, gérée directement par RTE, filiale d’EDF en charge des réseaux haute tension.
Pour la file d’attente « ERDF », les chiffres présentés à fin novembre font apparaitre un total de 3500 MW environ. ERDF considèrent que la puissance qui correspond aux projets complets de plus de trois mois qui n’ont pas reçu de proposition (PTF) s’établit à 600 MW. L’application directe du décret sur la file d’attente, correspond à une réduction de l’ordre de 40 % de celle-ci.
Le détail de tous ces chiffres sera publié sur ce blog dès qu’il nous sera communiqué.
La surprise est donc venue de la file d’attente « RTE » qui a été remplie en grande partie au cours du deuxième semestre 2010 avec des projets de grandes centrales. Si RTE à comptabilisé près de 2300 MW de demandes initiales, la file d’attente (sans doublons) est constituée aujourd’hui de 1300 MW pour 41 projets.
Le président d’EDF EN a déclaré avoir déposé 980 MW d’installations qui étaient destinées à absorber la production de l’usine First Solar (dont l’implantation était prévue en Aquitaine) pendant plusieurs années. La publication du décret qui annule ces projets de centrale suspend de fait le projet d’usine.
Par ailleurs, à une question de la salle, ERDF a déclaré être en capacité de raccorder jusqu’à 1500 ou 2000 MW par ans si cela était nécessaire. ERDF s’est engagé à publier désormais ses chiffres mensuellement et non trimestriellement comme c’est le cas aujourd’hui.
Pour être informé immédiatement dès qu’une information importante est mise en ligne inscrivez-vous ici