Voltalia vient de réaliser sa première opération en matière de finance durable. Le producteur français d’énergies vertes vient de conclure avec un syndicat de douze banques françaises et internationales une facilité de crédit d’un montant total de 100 millions d’euros dont le taux d’intérêt évoluera en fonction d’indicateurs de performance extra-financière. Coordonné par Natixis, ce financement comprend une convention de crédit renouvelable de 55 millions d’euros, complétée par un contrat de crédit à long terme de 45 millions. Ces deux instruments ont une maturité initiale de 5 ans, extensible à 7 ans.
«L’objectif du groupe est d’aligner les indicateurs de performance utilisés avec ses priorités en matière de responsabilité sociale», commente Yoni Ammar, responsable des investissements et financements de Voltalia. Les trois critères choisis sont en premier lieu la santé et la sécurité au travail, avec notamment une prise en compte de la fréquence des accidents, puis la formation des équipes à l’éthique des affaires et enfin la notation ESG (environnement, social et gouvernance) de l’entreprise. Voltalia a intégré à l’automne dernier l’indice Gaïa d’Ethi-Finance, en obtenant un score de 70 sur 100, contre une moyenne de 59 sur 100 pour les 230 PME évaluées par l’agence de notation extra-financière.
«Le groupe souhaite entrer dans un processus d’amélioration permanente, avec des résultats qui seront mesurés chaque année pour déterminer l’ajustement des conditions de crédit», explique Yoni Ammar. Si le taux d’intérêt initial des prêts n’a pas été dévoilé, « la marge bancaire variera de plus ou moins 10 points de base en fonction des progrès réalisés», souligne-t-il. De plus, « si les objectifs fixés sont atteints plus rapidement que prévu, ceux-ci seront révisés à la hausse pour l’année suivante».
Ce financement accroîtra également la flexibilité de Voltalia pour financer sa stratégie de croissance dans la production d’électricité renouvelable (éolien, solaire, biomasse, hydroélectricité) et la vente de services associés. Au 31 décembre dernier, sa dette financière brute, qui s’élevait à 506 millions d’euros, était composée à 77% d’emprunts souscrits en devises locales pour des projets à long terme, le reste étant affecté à ses besoins généraux de financement. La politique du groupe consiste à céder à un autre exploitant plus de la moitié de ses projets de centrales avant la phase de construction ou d’entrée en production.
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