Mardi 14 janvier, lors d’un entretien avec Nicolas Sarkozy, l’un des membres du collectif Superwatt a remis au chef de l’Etat un fasicule de propositions alimentées par la réflexion et l’expérience des salariés de la filière photovoltaïque en ce domaine. Ces propositions empruntent aussi à diverses études menées par les organismes professionnels ou indépendants ayant analysé la filière photovoltaïque française en vue d’en améliorer son fonctionnement et son efficacité à savoir : Réviser le cadre global et les objectifs, rationaliser les tarifs d’achat de l’électricité produite, améliorer les labels, les normes et le cadre de formation, affirmer la connexion forte entre recherche nationale et industrie ou encore rétablir l’image publique du photovoltaïque. Autant d’idées qui font consensus !
Sur l’intégration au bâti en revanche, la proposition du Collectif Superwatt ne fait pas l’unanimité. Le collectif souhaite réserver les installations de solutions photovoltaïques intégrées au bâti aux constructions résidentielles neuves et voir supprimer le tarif spécifique attaché à cette solution dans les autres cas. « Il apparaît en effet nettement que cette solution ne fait pas sens quand il s’agit de remplacer une structure de toiture déjà existante, hormis pour des aspects purement spéculatifs d’accès à des tarifs plus avantageux » est-il écrit.
Sans vouloir nullement polémiquer, Stéphane Maureau, PDG d’Evasol, ne partage en rien cet avis. « Si le tarif intégré est supprimé sur l’existant, il sera remplacé par un tarif bas tuant le marché sur le résidentiel existant. Cette proposition est donc une véritable menace pour le marché résidentiel ! Il existe aujourd’hui de bonnes solutions intégrées, ne générant que très peu de surcoût, ayant l’avantage d’être esthétiquement plus acceptable que le sur-apposé et permettant l’existence d’un marché important sur le résidentiel existant. Les emplois de Photowatt sont sauvés, c’est bien, mais il serait bien aussi que Superwatt ne mette pas en danger les emplois des autres acteurs de la filière! » se fend-il.
Germain Gouranton, associé de la société TCE Solar, plaide lui aussi dans le sens d’un renforcement du BIPV : « Il est clair qu’avec la mise en avant de l’hétérojonction, Photowatt axe son développement amont sur la spécificité. Pourquoi alors le collectif Superwatt évoque-t-il une simple commodité sur l’aval? Nous avons également besoin de spécificité sur l’aval. Et justement le BIPV à la Française en est une, forte, afin de pouvoir extirper, grâce à des niches, un savoir-faire exportable et créateur d’emplois ». Et Stéphane Maureau de confirmer cet état de fait et le bien fondé de cet espace de créativité et d’inventivité qu’est le BIPV. Evasol a ainsi déposé un brevet de BIPV pour la France à partir d’un module standard non cadré. La tuile Evasol 3, c’est d’elle qu’il s’agit, a su conquérir via la vente de licences des fabricants étrangers de modules par sa simplicité, son design et son attractivité. « C’est avec de tels éléments de différenciation que l’on devient compétitif ailleurs » affirme le chef d’entreprise qui répète à l’envie que l’intégration doit être soutenue à l’heure où la réglementation thermique va modifier tus azimuts les approches technologiques des bâtiments.