Les énergies vertes sont au cÅ“ur d’une transformation écologique nécessaire. Nos nations sont engagées dans des enjeux environnementaux qu’elles ne peuvent plus ignorer. Un besoin de changement que la pandémie va très clairement accélérer. En effet, nous prenons tous conscience du besoin d’aligner nos comportements sur des valeurs fortes et pérennes quelles soient environnementales ou sociétales. Une nécessité qui devient une injonction positive. Nous ne pouvons plus nous permettre de ne pas nous engager en faveur d’une transformation de notre société.  Â
Jusqu’à présent les consommateurs français sont restés timides sur les questions d’énergie verte. Alors que la prise de conscience au niveau alimentaire est en plein boom, la France ne fait pas parti des meilleurs élèves de la transition énergétique. Selon une étude récente de l’IAB, Association of Issuing Bodies, le taux de consommation volontaire d’énergie verte en France avoisine les 6% alors qu’il est en moyenne de 20% en Europe avec certains pays qui culminent à 50% de taux d’adoption. Les raisons de ce retard sont avant tout historiques et structurelles. L’ouverture à la concurrence énergétique date de 2007. Le tarif règlementé de l’énergie a également joué un rôle de retardateur. Inconsciemment, les français redoutent de quitter leur interlocuteur historique et de perdre le bénéfice de ce tarif.
Un manque de pédagogie
Nous percevons bien plus facilement le bénéfice de consommer des tomates produites par un producteur local. Des aliments produits dans le respect de normes écologiques. Il est par contre plus difficile de rendre tangible une énergie verte. Un manque de pédagogie de la part de la filière qui n’a pas favorisé une prise de conscience immédiate des consommateurs. Jusqu’à peu, les énergies fossiles et nucléaires étaient également perçues dans l’inconscient des générations précédentes comme des fleurons économiques nationaux. Nous avions une indépendance énergétique assise sur une maîtrise technologique. Nous étions du bon côté du fleuve dans la compétition économique mondiale. Tout allait bien dans le meilleur des mondes.
La donne a cependant évolué. Nous avons mené une étude en début de cette année indiquant que 88% des français estiment qu’il est nécessaire de favoriser les énergies renouvelables. Une transformation qui est notamment générationnelle. Ces dernières années les discours environnementaux, qu’ils soient politiques ou scientifiques ont très clairement permis de modifier les mentalités. Cependant le hiatus est bel et bien présent entre les 6% et les 88% mentionnés plus haut. Il faut le voir d’une manière positive. Nous avons une formidable opportunité, un potentiel inouï et jusqu’à présent inédit de transformation écologique.
Les consommateurs auront le dernier mot
La question est dès lors de nous interroger sur le comment. La chaîne de l’énergie regroupe quatre acteurs : l’Etat, les distributeurs, les producteurs et les consommateurs. Les derniers auront le dernier mot, c’est à eux que reviennent le choix de s’engager ou non en faveur d’une énergie verte. Nous avons tous en tant que consommateur une formidable puissance entre nos mains. Celle qui fera que nous engagerons nos nations dans une transition écologique. Il revient dès lors à l’ensemble des acteurs de la chaîne énergétique de favoriser cette transition via une pédagogie positive basée sur l’empowerment des consommateurs.
L’innovation sera également un facteur déterminant de ce changement. En effet, le développement de technologies nouvelles amènera des bénéfices d’utilisation au quotidien. Ce qui se vit se conçoit de manière plus claire. Les véhicules électriques ont ouvert le pas. Nous allons demain vers un tout électrique dans les transports. Une étape initiale qui n’est que le début d’une révolution profonde dont nous tirerons tous les bénéfices futurs. Heureusement, cette révolution technologique est écologique. Un point supplémentaire en faveur du changement environnemental.
La transparence des acteurs de l’énergie est enfin un élément déterminant dans cette équation.  Pour que le public s’approprie les énergies vertes il va falloir faire acte de transparence et ne pas se limiter à des actions commerciales ou à des discours marketing. Si nous sommes au début de la transition, partageons-le, si nos énergies ne sont pas encore réellement vertes, publions-le, si nous avons devant nous 10 à 20 ans de transition, revendiquons-le. Ce ne sera qu’à ces conditions que nous pourrons embarquer les français dans l’adoption générale d’une énergie durable.