Transition énergétique et pandémie de Covid-19 : le rôle des ingénieurs

Le Comité Énergie de la Fédération Mondiale des Organisations d’Ingénieurs (FMOI – partenaire officiel de l’UNESCO), présidé par le secrétaire général du Conseil Français de l’Énergie Jean Eudes Moncomble, vient de diffuser les actes du colloque qu’il a organisé fin 2021 sur le nouveau rôle des ingénieurs dans un contexte de transition énergétique et de pandémie de Covid-19.

Il y a un peu plus d’un an et demi, les débats sur la transition énergétique étaient nombreux : les enjeux étaient principalement environnementaux avec, en tête de liste, la lutte contre le changement climatique. La composition du bouquet énergétique, la capacité de nos sociétés à évoluer vers d’autres modes de transport, les conséquences de l’émergence du numérique étaient souvent discutées, pour ne citer que quelques-uns des débats très présents dans le « monde d’avant ».

Un appel aux ingénieurs à s’engager dans la révolution énergétique

Et puis la pandémie de Covid-19 a frappé, un choc d’une violence inouïe qui surprend chaque jour davantage par sa puissance, sa persistance et l’ampleur, encore mal estimée, de ses conséquences. A-t-elle modifié, directement ou par ses nombreux effets, notre perception des enjeux énergétiques ou des transitions énergétiques possibles ? Quelle sera la contribution des ingénieurs dans la construction de notre nouveau paysage énergétique ? Ce sont ces questions qui ont motivé l’organisation d’un colloque international en octobre dernier. Il a été introduit par le Professeur Gong Ke, président de la FMOI, qui a rappelé que la transition énergétique est un impératif et une urgence pour le maintien de l’humanité et de la planète. Les ingénieurs sont responsables de cette révolution énergétique globale, tant du côté de l’offre que de la demande. La FMOI unit tous les ingénieurs – hommes et femmes – pour qu’ils s’engagent dans la révolution énergétique et construisent un monde meilleur et plus sûr après la crise.

Les messages clés

Le colloque s’est d’abord concentré sur le retour d’expérience de cette période : quelle a été la résilience des systèmes énergétiques face à la crise de Covid-19 ? Ensuite, une session a été consacrée à réfléchir à une définition plus large de la résilience des systèmes énergétiques, basée sur une nouvelle compréhension du risque. Les sessions discutant de l’évolution ou de la perturbation de la demande et de l’offre d’énergie ont montré l’importance du comportement social (des consommateurs et des citoyens) qui est un moteur clé de la transformation de nos sociétés au-delà de la crise de la Covid elle-même. À la fin du colloque, une table ronde a permis de préciser ce que pourrait être la contribution future des ingénieurs dans le monde à venir.

• Il est essentiel de développer des systèmes énergétiques durables, résilients et inclusifs. Les réflexions doivent être fondées sur des faits, rigoureuses et sans a priori. Pour atteindre ces objectifs, toutes les options énergétiques sont possibles, en fonction des contextes nationaux.

• Les ingénieurs ont un rôle à jouer pour éclairer les choix en adoptant des approches systémiques qui mettent en avant des technologies matures, immédiatement disponibles et qui contribuent significativement à la lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité.

• Face à une complexité croissante, la formation des ingénieurs, à côté de l’indispensable acquisition de connaissances, doit privilégier la capacité à travailler ensemble, le « how to be ».

• Dans le contexte actuel lié à la pandémie de Covid-19, caractérisé par des contraintes économiques et financières plus fortes, l’ingénieur doit maitriser et mettre en œuvre des critères économiques simples et transparents comme par exemple, sur le climat, le coût de la tonne de CO2 évitée. Les présentations des intervenants et des vidéos du colloque sont disponibles ici.

www.youtube.com/watch?v=k0FbpCWP66A&t=4s

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