Les pays insulaires du Pacifique font partie des nations et territoires qui dépendent le plus du pétrole. Mais à partir de fin 2012, les Tokélaou, un groupe de trois petits atolls situés dans le Pacifique sud, seront les premiers à ne faire appel qu’aux énergies renouvelables pour répondre à leurs besoins en électricité.
Les Tokélaou ont une superficie totale de 10 kilomètres carrés et une population de 1400 habitants. Leur petite taille, l’isolement et l’absence de ressources naturelles sont autant d’obstacles à leur développement. Jusqu’à présent, elles devaient aussi dépenser près de 800.000 dollars US par an pour importer des carburants fossiles.
En 2001, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a commencé à travailler avec les Taupulega (conseils villageois des trois atolls) sur le problème de l’énergie durable. Il a fourni des fonds 450,000 dollars US – et une assistance technique et en 2004, le gouvernement a approuvé la première Politique nationale en matière d’énergie assortie d’un Plan d’action stratégique. L’objectif premier était de donner son indépendance énergétique aux Tokélaou avant la fin 2012 grâce aux énergies renouvelables et à des mesures de conservation de l’énergie. En partenariat avec la France et l’UNESCO, le PNUD a également appuyé des études préparatoires de faisabilité et la construction d’un site de démonstration pilote. Le gouvernement a ainsi réussi à attirer près de 7 millions de dollars US en subventions et prêts de la part de la Nouvelle-Zélande pour lancer le projet.
La nouvelle centrale solaire devrait devenir opérationnelle en septembre 2012. Près de 4032 panneaux et batteries solaires seront installés sur les trois atolls, ce qui fera de la centrale l’un des plus grands systèmes solaires autonomes au monde. Le réseau solaire fournira de l’électricité de bonne qualité 24 heures sur 24 à tous les habitants de Tokélaou, éliminera les besoins en diesel et produira même du surplus d’énergie, ce qui permettra aux Tokélaouans d’accroître leur consommation.
Pendant les périodes d’épaisse couverture nuageuse ou si la consommation dépasse la production solaire, une génératrice fonctionnant à l’huile de noix de coco fournira de l’électricité tout en rechargeant les batteries solaires.
Ce nouveau système hybride huile de noix de coco/panneaux solaires permettra aux Tokélaou d’acquérir davantage d’autonomie et de sécurité énergétiques et de s’embarquer sur la voie d’un développement sans carbone. Il créera aussi des opportunités d’emploi pour la population locale et le montant que coûtait l’importation de carburants fossiles pourra dorénavant être converti en bénéfices sociaux pour les habitants.
Les Tokélaou n’auraient pu atteindre cet objectif ambitieux sans un engagement soutenu du gouvernement et de ses partenaires au développement, dont le PNUD. Cette détermination était indispensable pour surmonter les obstacles, tels que les 25 à 30 heures de bateau pour acheminer des matériaux et autres ressources nécessaires à la construction de la centrale solaire de Samoa aux Tokelau.
Alors que les Tokélaou seront le premier des petits États insulaires en développement à utiliser les énergies renouvelables à 100 %, Tuvalu et les îles Cook visent l’indépendance énergétique pour 2020.