Technologies de l’hydrogène : la France 2ème plus grand innovateur européen

• L’Office européen des brevets (OEB) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publient l’étude la plus complète et la plus récente sur les tendances mondiales des technologies de l’hydrogène pour la période 2011-2020

• La France est le 2ème pays en Europe qui innove le plus sur l’hydrogène (6 % de toutes les FBI du secteur au niveau mondial) avec Paris comme place forte (6e hub mondial)

• Air Liquide comme champion mondial de l’innovation dans les technologies traditionnelles de l’hydrogène

• La recherche française au sommet : le CEA, l’IFPEN et le CNRS en tête du classement mondial des organismes de recherche publics

• Les start-ups qui innovent attirent : 65,5 millions d’euros investis en France dans des start-ups dépositaires de brevets sur les technologies de l’hydrogène

• António Campinos, président de l’OEB : « Si l’hydrogène doit jouer un rôle majeur dans la réduction des émissions de CO2, il est urgent d’innover dans un large éventail de technologies. Cette étude fait apparaître des modèles de transition encourageants entre les pays et les secteurs industriels, notamment la contribution majeure de l’Europe à l’émergence de nouvelles technologies de l’hydrogène. Elle met également en évidence la contribution des start-ups à l’innovation dans le domaine de l’hydrogène, et leur recours aux brevets pour commercialiser leurs inventions. »

La nouvelle étude conjointe de l’Office européen des brevets (OEB) et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) montre que la France joue un rôle clé dans l’innovation européenne dans le domaine de l’hydrogène qui s’oriente vers les technologies propres. Le rapport présente les grandes tendances des technologies de l’hydrogène de 2011 à 2020, mesurées en termes de familles internationales de brevets (FBI). Les deux institutions internationales font le point sur toute la gamme de technologies, de l’approvisionnement en hydrogène au stockage, la distribution et la transformation ainsi que les applications finales.

La dynamique des brevets mondiaux sur l’hydrogène est portée par l’Union européenne et le Japon, qui représentent respectivement 28 % et 24 % de tous les FBI déposés au cours de cette période. Ces deux régions ont ainsi enregistré une croissance importante au cours de la dernière décennie. En revanche, les États-Unis, rassemblant 20 % de tous les brevets liés à l’hydrogène, sont le seul grand pôle d’innovation à avoir vu les demandes internationales de brevets sur l’hydrogène diminuer au cours de la dernière décennie.

La France au 2ème rang européen : spécialisation sectorielle et orientation vers les technologies propres de l’hydrogène

La France est le 2ème pays en Europe qui innove le plus dans l’hydrogène (6 % de toutes les FBI du secteur au niveau mondial), derrière l’Allemagne (11 %) et devant les Pays-Bas (3 %). Elle se classe également deuxième dans les trois segments technologiques de l’hydrogène : la production (7 %) ; le stockage / distribution / transformation (9 %) et les applications finales (4 %). Le nombre de FBI française dans les technologies de l’hydrogène a d’ailleurs presque doublé entre 2001-2010 (476) et 2011-2020 (890). Dans le top 3 français, Air Liquide se classe à la première place (307 FBI en 2011-2020), suivi du CEA2 (124) et de l’IFPEN (103). Tandis qu’elle est à la peine dans les applications finales, elle se distingue par une spécialisation importante dans le stockage, la distribution et la transformation – directement liée à l’impact d’entreprises chimiques spécialisées telles qu’Air Liquide mais aussi de trois organismes de recherche publics qui sont des innovateurs de premier plan dans le domaine : le CEA, le CNRS et l’IFPEN.

Le rapport révèle qu’au niveau mondial, dans tous les segments de la chaîne de valeur de l’hydrogène, les innovations à faibles émissions ont généré deux fois plus de brevets internationaux que les technologies établies. Un écart également visible en France puisque sur la période 2011-2020, le nombre de FBI de la France liées aux technologies de l’hydrogène motivées par les préoccupations climatiques a augmenté de 5,7 % en moyenne par an, contre 4,4 % pour les technologies établies. Depuis 2011, les dépôts de brevets ont diminué dans la production d’hydrogène d’origine fossile (- 3,1 % en moyenne par an) et ont augmenté dans la production par électrolyse (+ 6,4 %). Les technologies liées au climat représentent 55 % de l’ensemble des FBI de la France relatives à l’hydrogène.

Les entreprises chimiques dominent l’innovation sur l’hydrogène : Air Liquide au premier rang mondial

L’innovation dans les technologies établies de l’hydrogène est dominée par l’industrie chimique européenne, selon le classement des principaux déposants de brevets. La France est bien représentée puisque Air Liquide se classe au premier rang mondial des FBI pour ces technologies.

Sa spécialisation dans les technologies traditionnelles de l’hydrogène est historique et est principalement axée sur la production (174 FBI en 2011-2020) mais s’étend également au stockage/distribution/transformation (94 FBI) et à la production d’ammoniac et de méthanol (5ème mondial, 23 FBI). Air Liquide étend également ses activités dans des technologies de production alternatives motivées par le climat (44 FBI) et dans les technologies émergentes de stockage/distribution/transformation (50 FBI).

Podium mondial de recherche exclusivement français : le CEA, l’IFPEN et le CNRS en tête

Les universités et les instituts de recherche publics ont généré 13% de l’ensemble des brevets internationaux liés à l’hydrogène en 2011-2020. Parmi eux, les organismes de recherche français (le CEA, l’IFPEN et le CNRS) occupent les trois premières places du classement mondial des instituts de recherche en matière de nombre de brevets déposés sur l’hydrogène. Le CEA arrive en tête du classement, son innovation étant fortement axée sur les nouvelles technologies de production motivées par le climat (109 FBI en 2011-2020), telles que l’électrolyse. Plus précisément, il est de loin le leader mondial dans le domaine en pleine expansion des électrolyseurs SOEC5 (63 FBI).  L’IFP Energies nouvelles se classe deuxième dans la liste mondiale des principaux organismes de recherche publics. Contrairement à d’autres, il se concentre sur les technologies de production établies (à base de combustibles fossiles) avec 48 FBI, renforçant ainsi la spécialisation de la France dans ce domaine. Il se développe néanmoins dans les technologies de production (30 FBI) et d’applications finales (30 FBI) motivées par le climat, ainsi que dans les biocarburants et les carburants synthétiques.

Le CNRS se classe à la troisième position. Comme le CEA, sa recherche est particulièrement axée sur les technologies de production d’hydrogène motivées par le climat, telles que l’électrolyse.

Paris comme place forte de l’hydrogène, dans le top 10 mondial, Grenoble devant Lyon

Avec 432 FBI déposées, Paris se classe 6ème au classement mondial des pôles régionaux d’innovation en technologies de l’hydrogène.

Rassemblant 2,8 % des FBI mondiales liées à l’hydrogène, le hub d’innovation parisien a enregistré une croissance annuelle de 9 % en moyenne des brevets déposés sur la période 2011-2018. Une position principalement liée à l’activité innovante d’Air Liquide, de l’IFPEN et du CNRS.

Les autres principaux clusters français sont Grenoble (198 FBI, dont un grand nombre lié au CEA) et Lyon (148 FBI).

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