Le dépôt de bilan annoncé par la société Photowatt est le résultat direct de l’incohérence de la politique menée par ce gouvernement dans le secteur du photovoltaïque. Des tarifs de rachat non dégressifs qui ont conduit à une spéculation financière constatée dès 2009 mais non régulée, d’où un moratoire brutal fin 2010, suivi du blocage des appels d’offres pendant presque 9 mois. Sans compter que, en l’absence d’une quelconque certification sur la qualité des panneaux (coût carbone, maintenance, recyclage..), ce sont majoritairement des panneaux chinois qui ont été installés. C’est un comble…
Tout cela a complètement déstabilisé les 25 000 emplois de la filière photovoltaïque constituée en majorité de PMI-PME, en l’absence d’investissements des grands opérateurs français qui ont préféré investir dans d’autres pays, découragés par les yoyos de la réglementation et l’illisibilité de la stratégie nationale. C’est dans ce contexte que la société Photowatt a vu ses commandes diminuer drastiquement. Pourtant, Photowatt, près de 500 salariés, est la seule entreprise française à maîtriser, depuis 30 ans, l’ensemble de la filière, de la conception à l’installation en passant par la fabrication industrielle des cellules solaires, particulièrement en pointe grâce à un partenariat avec le CEA Liten de Grenoble et l’Ines de Chambéry dans un projet partenarial, PV Alliance, très aidé par les collectivités territoriales.
Avec mon collègue sénateur de Savoie Jean-Pierre Vial, je n’ai cessé d’alerter les ministres de l’industrie et du développement durable sur les difficultés de la filière et en particulier de Photowatt. Nous attendons toujours leurs propositions. La société Photowatt a, elle aussi, frappé en vain à toutes les portes : ministères, FSI, Direction de l’industrie, grands opérateurs… Aujourd’hui, ce sont les salariés qui vont faire les frais de ce gâchis opéré par l’Etat. C’est d’abord à eux que je pense et les démarches que je vais engager visent à maintenir le maximum d’emplois, ceux de PV Alliance mais aussi les emplois de production pour lesquels un repreneur, de préférence français ou européen, doit impérativement être trouvé. Les efforts de tous doivent converger pour maintenir l’expertise et les emplois d’une filière dans laquelle les pays du monde entier, sauf le nôtre, investissent massivement.