Lors de la session plénière qui vient de se tenir à Rennes, le Conseil régional de Bretagne a annoncé, par la voix de Dominique Ramard, président de la commission environnement délégué à l’énergie, plusieurs mesures d’urgence pour soutenir la filière photovoltaïque bretonne. « Après le moratoire brutal et le nouveau cadre de régulation pris par arrêté par le gouvernement », en mars dernier, les entreprises de ce secteur traversent une grave crise.
« Une crise économique et une crise de confiance » pour Dominique Ramard.
Développement du solaire : un objectif ambitieux du Pacte électrique breton
« A la différence du gouvernement, la Région a toujours cru dans la filière photovoltaïque. Nous avons d’ailleurs pris plusieurs mesures par le passé : équipement des toits de certains lycées (1 M€ investis), soutiens directs, appels à projets pour 1,1 M€ pour faire émerger la filière…» Dominique Ramard a rappelé que « la Région pensait que cette filière pouvait se développer sereinement avec les ajustements nécessaires permettant de sortir le photovoltaïque de sa dérive spéculative et de ses pratiques commerciales envahissantes. La preuve : nous avons inscrit dans le Pacte électrique breton une multiplication par 16 de la puissance installée en photovoltaïque, pour atteindre 400 MW en 2020. Un objectif atteignable, au regard de la progression constatée des projets identifiées. »
Demande d’une régionalisation des tarifs
A deux reprises depuis la publication du décret, le Président du Conseil Régional, Jean-Yves Le Drian, en a appelé au gouvernement, au Premier ministre tout d’abord puis à la Ministre de l’Écologie, pour demander le maintien et la régionalisation des tarifs (un soutien différencié aux projets photovoltaïques en fonction de l’ensoleillement observé) et un véritable soutien à l’émergence de la filière sur l’ensemble du territoire. Un vÅ“u a été soumis sur ce sujet à l’assemblée régionale. Plusieurs élus régionaux ont aussi depuis cette date rencontré les collectifs Sol Ouest et « Touche pas à mon panneau solaire », des chefs d’entreprises mais également des porteurs de projets, dont des collectivités, touchés par le moratoire et touché par le doute. « Ils se sont tournés vers nous, Région, pour qu’on les aide à trouver une solution de survie mais aussi à retrouver l’espoir ».
Quatre mesures d’urgences présentées
Après une rencontre avec des acteurs bretons de la filière le 11 mai dernier à Lannion, dans les locaux de l’entreprise Sillia, spécialisée dans le photovoltaïque, Dominique Ramard et Loïg Chesnais-Girard, président de la commission économie du Conseil régional, ont décidé de prendre quatre mesures d’urgence :
La mobilisation des aides existantes pour les entreprises bretonnes en difficulté sous formes d’aides remboursables, « car c’est l’urgence »comme l’a souligné Dominique Ramard.
Une campagne régionale de promotion du photovoltaïque. « C’est une réponse immédiate, parce que certains Ministres ont tellement trouvé nécessaire de justifier leurs décisions, qu’ils sont allés jusqu’à salir l’image de la filière et de ses entreprises, de manière irresponsable. C’est pourquoi nous ferons cette campagne de communication pour dire que l’on croit à l’énergie solaire en Bretagne et aux porteurs de projets qui nous permettent de la valoriser, pour apporter une part de transition énergétique ».
Mise en oeuvre d’une charte régionale ou interrégionale de qualité, qualité des panneaux et qualité de l’approche commerciale. « C’est l’une des pistes proposées par les acteurs de la filière eux-mêmes. Un premier projet de document est en préparation par les différents collectifs ».
Mobilisation renforcée de la commande publique. « Concernant le patrimoine de la Région, nous venons de financer une étude, actuellement en cours, pour évaluer la part du gisement photovoltaïque mobilisable selon l’état des toitures. Pour les autres collectivités, nous allons poursuivre la mobilisation par le biais de la Conférence bretonne de l’énergie mais aussi au travers de la coordination des Plans Climat Energie territoriaux. »
A noter que la Région s’est également engagée, le 11 mai dernier, auprès des représentants de la filière à mener un travail avec les organismes financiers afin de rassurer les investisseurs potentiels. Le Conseil régional entend jouer son rôle en étant au plus près des réalités du terrain : « pour l’emploi, le soutien à l’innovation. Innovation nécessaire pour garantir notre avenir énergétique ».
Plus d’infos…