Sillia a finalisé la reprise des lignes d’encapsulation de modules photovoltaïques de Bosch à Vénissieux en début d’année 2014. La période de lancement de l’activité a été marquée par des difficultés qui ont impacté les résultats du deuxième semestre 2014. En cause : le manque de fiabilité des plannings des appels d’offres qui met l’industrie en souffrance ! Pour 2015, le plan de charges semble plutôt correct avec 160 MW espérés. Sans nouveaux reports intempestifs
Qu’il est difficile de travailler dans l’industrie du module photovoltaïque en France ! Bruno Cassin, PDG de la société Sillia en fait la douloureuse expérience à chaque mois qui passe. De promesses gouvernementales non tenues en contretemps intempestifs, indépendants de la volonté de ses clients opérateurs, les plans de charge de son entreprise sont soumis à des rythmes chaotiques et erratiques qui mettent l’activité en souffrance. A ce titre, le deuxième semestre 2014 a été plus que laborieux pour l’entreprise Sillia Energie qui dispose désormais d’une capacité de production machine d’environ 260 MW annuels, entre l’unité située à Lannion en Bretagne (60 MW) et celle de Vénissieux, anciennement Bosch Solar (200 MW). « C’est un fait, les appels d’offres soulèvent un problème. Je ne critique pas leur fondement, gage de compétitivité et de précaution vis-à -vis des volumes et de l’effet de bulle. En revanche, ils sont une aberration en matière de flux des affaires notamment quant à leur irrégularité de charges. Notre industrie souffre de la non-fiabilité des plannings, du manque de récurrence des appels d’offres. Ces règles là ne sont pas correctes. Nous avons cumulé les reports. Pensez que depuis décembre 2010, nous n’en sommes qu’au deuxième appel d’offre CRE ! Ces stop&go sont profondément dommageables, je dirais même scandaleux, pour l’industrie qui en subit les conséquences » analyse Bruno Cassin. Ainsi pour surmonter ces sautes d’activités, Sillia Energie a eu recours à des périodes de chômage technique qui ont impacté les 125 salariés de l’entreprise au cours de l’année 2014. Tout sauf une partie de plaisir pour un chef d’entreprise !
Une augmentation du T4 irait dans le bon sens
Pour 2015, l’horizon se dégage un peu avec cependant toute la prudence qui sied à ce type de marché sous contrôle. Pour l’heure, Sillia Energie dispose d’un plan de charge intéressant de 160 MW avec des projets en T5 et quelques projets en appels d’offres, un plan certes en dessous des prévisions initiales, mais qui permet de sortir la tête de l’eau. Le partenaire aval Urba Solar joue le jeu d’une offre « made in France » et participe à cette nouvelle dynamique. « On commence à y voir un peu plus clair. Reste qu’il suffit de pas grand-chose pour nous faire vaciller. Les risques de glissement des projets dans le temps pourraient nous placer dans des situations difficiles. Le gouvernement devrait être capable d’agir davantage en faveur de l’industrie. C’est un problème de fonds, un vrai enjeu. Il doit tenir ses promesses. Voyez l’appel d’offre simplifié : un seul depuis juin et l’on attend encore celui promis fin décembre. Là encore nous sommes perturbés par le manque de régularité » reconnaît Bruno Cassin qui se sent parfois un peu seul, déçu de ne pas capter l’attention des acteurs du secteur. Il attend aussi un coup de pouce sur le T4 pour lequel « l’étouffoir a fait son Å“uvre » dit-il. « Qui sait faire sur un toit autour de 13 centimes d’euro ? Personne, d’autant que de nombreuses sociétés spécialistes ont disparu » lance-t-il. Bruno Cassin plébiscite en tous les cas l’annonce de Ségolène Royal qui dit vouloir augmenter le tarif T4. « Si ce tarif toiture est bien positionné, il peut être intéressant et créer un fonds d’activité par la récurrence des petits projets qu’il génère. Cela va dans le bon sens si tout cela, bien entendu, est programmé dans une vision à trois ans minimum. Au risque de me répéter, l’industrie souffre par trop des écarts » conclut Bruno Cassin.
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