« La révolution numérique, nous le savons bien, nous lance de très nombreux défis. Parmi ceux-ci, il en est un très particulier, qui consiste à intégrer le rythme des mutations technologiques à l’exercice délicat de planification du Gouvernement je veux parler, bien entendu, de la programmation pluriannuelle de l’énergie que nous discuterons tout au long de cette année ».
La programmation pluriannuelle de l’énergie
« 2018 est donc «l’année de la PPE». Ce ne sera une surprise pour personne : conformément aux engagements du Président de la République, la nouvelle PPE accélèrera le développement des énergies renouvelables. Dès décembre, le ministre d’État a décidé d’augmenter d’un gigawatt par an le volume des appels d’offres pour le photovoltaïque. La baisse rapide des coûts rend possible cette augmentation tout en respectant nos trajectoires de dépenses publiques de soutien aux ENR ».
« Vous le constatez : nous sommes sur le pont, et c’est ainsi un véritable
« plan de libération des énergies renouvelables » qui se construit pour faciliter le développement de toutes les filières et contribuer à la création d’emplois durables dans les territoires ».
« Le Gouvernement a donc réaffirmé l’objectif de diversification du mix, celui des 40 % d’ENR électriques en 2030 et décidé de travailler pour atteindre au plus vite l’objectif de 50 % de nucléaire dans le mix. La PPE devra, à ce titre, déboucher sur un calendrier lisible, sur le quinquennat, des appels d’offres, en poursuite des appels d’offres triennaux lancés à la suite de la première PPE ».
« La PPE ira jusqu’en 2028 mais elle n’ira «que» jusqu’en 2028 ».
Révolution numérique & énergie
« La proximité technologique entre énergie, d’une part, et numérique, d’autre part, va continuer de se renforcer. Quels sont les enjeux ?
intégrer des énergies renouvelables en partie intermittentes, plus décentralisées; planifier des raccordements importants d’installations ENR, qui vont impacter les réseaux et systèmes énergétiques, qui seront aussi moins cloisonnés ;
répondre à la demande des acteurs (collectivités, entreprises, citoyens) de mieux piloter leurs consommations, voire de devenir producteurs d’énergie, d’auto-consommer, d’impulser des dynamiques locales à diverses échelles : bâtiment, îlot, quartier, ville, agglomération ;
prendre en compte les progrès technologiques à venir comme, par exemple, le développement du «power to gas» ou, dans un autre registre, celui des véhicules électriques, pour lequel des entrepreneurs français peuvent se positionnent avec talent comme à Limoges, où j’ai eu l’occasion de visiter Legrand ».
Last but not least, et pour boucler la boucle, cette ambition se traduira dans la PPE : en particulier par le développement de l’effacement (objectif de 6 GW en 2023), de l’auto-consommation (appel d’offres en cours avec 150MW/an), des réseaux intelligents, dans contexte de fort investissement dans les réseaux dans la décennie à venir : les besoins sont estimés à 1,5 milliard d’euros par an pour le réseau de transport et 4 milliards d’euros par an pour le réseau de distribution ».