Au regard des ambitions affichées par la Commission européenne et le gouvernement français en matière de transition énergétique, RTE estime que les besoins de flexibilités du réseau électrique augmenteront significativement à compter de 2030. RTE vient ainsi de lancer mercredi 22 janvier des expérimentations en France pour identifier et déployer les flexibilités nécessaires.
Le système électrique peut absorber le développement des énergies renouvelables prévu par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) ouverte à la consultation publique. Le dimensionnement actuel du réseau électrique associé au déploiement des automates et du numérique permettront d’intégrer les nouveaux moyens de production au réseau électrique, à cette échéance.
RINGO pour stocker les surplus d’EnR
Au-delà de la PPE, le réseau électrique devra recourir à davantage de flexibilités : le recours accru au pilotage de la consommation, la mobilisation des différentes formes de stockage (diffuses ou de grand volume) et l’hydrogène, en fonction des scénarios d’évolution du mix énergétique. RTE démarre une expérimentation de stockage d’électricité sur son réseau, appelée « RINGO » sur trois sites en France. RTE a choisi trois sites et trois consortiums différents pour lancer cette expérimentation : Vingeanne (Côte d’Or) sera équipé par Nidec Asi, Bellac (Haute-Vienne) par Saft/Schneider et Ventavon (Hautes-Alpes) par Blue Solutions/Engie Solutions/SCLE INEO. L’ensemble des travaux sont lancés en 2020.
Cette expérimentation permettra de tester le stockage des surplus ponctuels et locaux de production des énergies renouvelables (éolienne et solaire) ne pouvant pas être transportés par le réseau et leur déstockage ailleurs, simultanément. Ce fonctionnement permet d’assurer une neutralité vis-à -vis du marché.
Ce système de stockage permet d’éviter les pertes de production d’électricité d’origine renouvelable et de reporter la construction de certaines lignes électriques, dans le respect du schéma décennal de développement du réseau de RTE.
Production d’hydrogène par électrolyse
RTE a par ailleurs publié simultanément l’étude « la transition vers un hydrogène bas carbone ». Dans le prolongement du bilan prévisionnel et de l’analyse sur la mobilité électrique, cette étude est destinée à alimenter le débat public sur le déploiement de l’hydrogène bas carbone. Etablie en concertation avec l’ensemble des acteurs du secteur (acteurs de l’énergie, ONG, associations professionnelles), elle liste les enjeux du développement de la production d’hydrogène par électrolyse pour le système électrique. L’étude confirme l’intérêt du développement de l’hydrogène bas carbone pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’économie française, notamment dans le secteur de l’industrie et celui des transports.
D’ici 2035 :
- La consommation d’électricité consacrée à produire de l’hydrogène bas carbone pourrait s’élever à 30 TWh par an
- Au regard du développement des énergies renouvelables prévu par la PPE à cet horizon, ce volume pourra être absorbé par le système électrique
- L’hydrogène d’origine fossile utilisé dans l’industrie serait alors en partie remplacé par des solutions bas-carbone, permettant de réduire les émissions de 6 millions de tonnes par an, en France, soit l’équivalent de la fermeture des dernières centrales au charbon.
A plus long terme (au-delà de la PPE) :
- L’hydrogène peut offrir une solution de stockage complémentaire au système électrique, notamment dans des scénarios à fort développement de l’énergie éolienne ou solaire
- Ces scénarios 100% renouvelables font actuellement l’objet d’études en concertation avec les acteurs.