Le journal Libération a consacré dimanche 29 mai dernier un grand dossier consacré au solaire photovoltaïque dans la transition énergétique. En liminaire un édito signé Alexandra Schwartzbrod intitulé : « Photovoltaïque: la transition énergétique suppose des sacrifices » qui donne le ton quant aux conflits d’usage concernant le foncier. L’édito évoque ainsi la construction d’Horizeo, plus grand parc de panneaux solaires d’Europe, va entraîner la destruction d’une forêt industrielle de Gironde. Un projet révélateur de tensions, entre intérêts particuliers et nécessité écologique.
Pour Alexandra Schwartzbrod, la France est à l’heure des choix : « De la même façon que les implantations d’éoliennes un peu partout en France ont provoqué localement, ces vingt dernières années, des tollés, parfois justifiés, la mise en chantier de parcs photovoltaïques commence à susciter le rejet des populations concernées et même de certains écologistes épouvantés par l’impact de ces projets sur la faune et la flore locales. Le phénomène du «nimby» («not in my back yard», «pas chez moi») est vieux comme le monde, il consiste à dire OK pour le TGV, une usine d’incinération, des éoliennes ou des panneaux solaires du moment que cela ne se passe pas près de chez moi. Un réflexe qui, conjugué à l’échelle d’un pays, bloque toute évolution possible. Vers le pire (et alors tant mieux) mais aussi vers le meilleur (et c’est dommage). Certes, il ne s’agit pas de faire n’importe quoi sous prétexte qu’un projet porte le label vert. La transition énergétique est devenue un marché qui suscite l’appétit de tout un tas de gens bien intentionnés mais aussi mal intentionnés, il faut donc rester vigilant, l’Etat au premier chef. Mais il faut bien comprendre que l’on ne pourra se passer tout à la fois du nucléaire (trop dangereux, trop de déchets que l’on lègue aux générations futures), des énergies fossiles (trop polluantes), des éoliennes (trop moches au goût de certains) et du photovoltaïque. Il va falloir faire des choix ».
Encadré
Les cinq papiers du dossier de « Libé » Â
Photovoltaïque: pour la France, la chaleur de vérité
Après un premier quinquennat décevant sur la question des énergies renouvelables, l’exécutif augmente le parc solaire et tente de casser son image de mauvais élève de l’UE.
Futur mégaparc Horizeo en Gironde: «Il n’est pas possible de jouer le solaire contre la forêt»
Deux industriels de l’énergie, Engie et Neoen, veulent construire un parc photovoltaïque de 1 000 hectares à la place d’une forêt de culture dans le massif des Landes de Gascogne. Les écologistes s’insurgent contre ce projet qui pose les questions des limites de la transition écologique.
Neoen, discret et ambitieux industriel des énergies renouvelables
Le jeune acteur français du solaire et de l’éolien, dont l’actionnaire de référence est le taiseux milliardaire Jacques Veyrat, fait son trou derrière les mastodontes du secteur.
Toi, toi, mon toit : Les particuliers bientôt à tu et à toit avec le photovoltaïque
Les adeptes de l’autoconsommation accélèrent dans tout l’Hexagone l’essor des panneaux solaires. Un investissement financier rentable sur le long terme et en ligne avec les objectifs de la transition énergétique.
Vu de New Delhi : Sur le photovoltaïque, l’Inde fête son âge de rayon
Depuis ses premiers parcs installés il y a dix ans, le pays augmente sa capacité en photovoltaïque. Faute de stockage suffisant, la majeure partie de l’électricité consommée provient toujours du charbon.