La publication du projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est imminente. La face la plus avantageuse de la PPE devrait être mise en avant et notamment l’ambition sur le développement des énergies renouvelables ou le développement du véhicule électrique. Mais cette belle vitrine cache les faiblesses de ce plan qui doit pourtant fixer avec ambition le chemin de la transition énergétique française dans les 10 années à venir. Les parlementaires peuvent y remédier dans le cadre des débats parlementaires sur la «petite» loi sur l’énergie à venir. Nous appelons également le gouvernement à intégrer les attentes des Français exprimées à l’occasion du débat public sur la PPE dans la version définitive de ce document qui devrait être publiée avant l’été.
Le solaire pas qu’une histoire de prix
La France, engluée dans son choix historique du tout nucléaire, a laissé passer des opportunités industrielles autour des énergies renouvelables. En matière de solaire, la concentration de parcs photovoltaïques dans les régions les plus au sud risque de se heurter à un problème d’accès au foncier. Ne regarder que le prix de l’électricité produite pourrait masquer des obstacles forts, mais aussi mettre de côté des projets de photovoltaïque sur les toits, plus facile à réaliser en terme d’acceptabilité, même s’ils produisent une électricité un peu plus chère. Impliquer les collectivités, les acteurs économiques des territoires et les citoyens, leur donner une possibilité de s’impliquer dans la transition énergétique près de chez eux, créer des emplois et de la valeur dans les territoires, voilà des enjeux que la PPE ne peut pas mettre de côté.
Tout mettre en Å“uvre pour maintenir les objectifs des EnR
Le futur projet de loi sur l’énergie qui va modifier les objectifs de la loi sur la transition énergétique pour les rendre compatible avec la PPE doit être l’occasion d’un vrai débat parlementaire et ceci, comme pour la loi de 2015, via une commission spéciale à l’Assemblée nationale avec des membres des commissions des Affaires économiques, DD et Affaires sociales. La crise des gilets jaunes a en effet montré qu’il est nécessaire de prendre en compte l’ensemble des enjeux sociaux de la transition énergétique. Ce projet de loi devra éviter de remettre à plus tard la question de la fermeture des réacteurs nucléaires et revoir l’échéance pour l’objectif de 50 % de nucléaire proposé par le gouvernement. Il devra également mettre des moyens d’action et de pilotage en face des objectifs, notamment en matière d’économies d’énergies et de développement des énergies renouvelables, pour que ceux-ci ne dérapent plus, comme pendant les dernières années.