L’offre de Sillia Energie a été déposée le 31 octobre. Le jeudi 14 novembre, Bruno Cassin, PDG de Sillia Energie, a répondu point par point et positivement aux demandes de précisions réclamées par le groupe Bosch. Le nombre de salariés repris serait de 128. L’offre a désormais été avalisée par Bosch France et Bosch Allemagne. Le processus est enclenché. Des audits vont à présent être menés par un expert indépendant nommé par les syndicats. Après consultation des salariés, il devra déterminer la qualité et la solidité du dossier sur les plans juridiques et sociaux. « Je ne viendrai que si les salariés sont convaincus. Je ne viendrai pas si on ne veut pas moi. Je ne reprends pas l’usine sans ses salariés même si chacun à sa liberté.» assure Bruno Cassin.
Car aujourd’hui, la balle est dans le camp des salariés. Et quelques fissures se font jour. L’assemblée Générale du mercredi 13 novembre a clairement montré qu’une partie des salariés soutenue par la C.G.T ne voulait pas de repreneur. Le slogan « on veut du boulot Bosch ! » implique non seulement le refus d’une reprise mais aussi le rejet de l’activité photovoltaïque comme un futur possible pour l’usine ! Même la section C.F.D.T qui a pourtant toujours soutenu Sillia Energie commencerait à se diviser sur la question mettant en avant le projet de SCOP. Il est vrai que quitter un grand groupe international qui propose de nombreux avantages sociaux pour une PME française qui opère sur un marché en souffrance, c’est un peu lâcher la proie pour l’ombre.
Le doute s’installe et la pusillanimité du gouvernement sur le sujet n’aide en rien à la prise de décision de chacun. Début décembre, les lignes de production vont être arrêtées, juste avant les vacances de Noël. Drôle d’ambiance et moral en berne attendus en cette période de fête. Un silence mortifère viendra hanter les murs de l’usine de Vénissieux au plus mauvais moment. Il faudra attendre le début de l’année 2014 pour voir si les longs mois de travail acharné de Bruno Cassin trouveront leur concrétisation dans la relance des lignes de production. Avec l’intime conviction que l’espoir n’est pas que le privilège des perdants