Le parking P5 de l’aéroport Toulouse-Blagnac vient d’être équipé d’une centrale solaire de 7 MWc en autoconsommation. Une deuxième centrale de plus de 8 MW est en cours de chantier sur le parking P6 et sera pour sa part en revente totale. Aux commandes de ces chantiers d’envergure, les bureaux d’études solaires Tecsol et Betem Ingénieries ! Pour un atterrissage en douceur malgré les contraintes sur site !
Le secteur aérien est pointé du doigt pour sa dépendance aux énergies fossiles et les émissions de CO2 induites. Si les industriels de l’aéronautique et de la pétrochimie travaillent à cette dépendance en vol – pourcentage augmenté de bio-carburants, propulsion hydrogène, moteur électrique -, autant d’innovations qui mettront du temps à s’imposer, certains acteurs au sol ont d’ores et déjà entamé leur transition énergétique pour ce qui est de leurs activités foncières et logistiques. C’est le cas de l’aéroport Toulouse-Blagnac dont les équipes, sous la férule dynamique de Marc Brissac, Responsable du Service Immobilier, font preuve d’un volontarisme à tous crins dans cette transition. Cette mue devrait d’ailleurs conduire l’aéroport toulousain à atteindre assez rapidement le fameux seuil du net zéro carbone (Airport Carbon Accreditation), véritable sésame environnemental.
Les EnR, une logique d’entreprise
En matière de développement de projets d’énergies renouvelables en vue de décarboner l’activité aéroportuaire et être raccord avec les politiques RSE, la gouvernance de l’aéroport Toulouse-Blagnac n’en est pas à son coup d’essai. Depuis quelques années déjà , la toiture du parking P2 est équipée de 3 633 modules photovoltaïques et celle de l’hôtel attenant de 148 chambres accueille des panneaux solaires thermiques. « Le développement des énergies renouvelables est inscrit dans la logique de l’entreprise et privilégié par les actionnaires. Nous avons ainsi très vite réagi au contexte réglementaire qui exige la solarisation des grands parkings en programmant la pose d’ombrières solaires sur les parcs P5 et P6 qui comptent près de 6000 places de stationnement. Nous avons ainsi été lauréat de la quatrième période des AO de la CRE pour la première centrale de 7 MWc en autoconsommation du parc P5. Cette dernière qui a nécessité un investissement de 7,5 millions d’€, est en fonctionnement depuis le 13 janvier. Les jours de grand soleil, elle permet déjà d’effacer l’ensemble de nos consommations entre 11h00 et 16h00. Quant aux travaux pour la pose des ombrières du P6 (8,3 MWc) issues le 5ème période de l’AO, ils sont en cours. Cette centrale sera en revente totale et devrait être opérationnelle dès le début de l’automne prochain » précise Marc Brissac. Pour réaliser ces chantiers d’envergure, Aéroport Toulouse-Blagnac peut compter sur l’expertise du bureau d’études Tecsol, mandaté par l’équipe de maîtrise d’œuvre du BE Betem Ingénieries en charge des fondations, du lot VRD, des charpentes et de la signalétique.            Â
25% de couverture des besoins de l’aéroport
Entre les deux installations, plus de 70 000 m² de modules photovoltaïques DMEG Solar seront donc installés sur le site, soit plus de 15 MWc de capacité. « Après seulement neuf mois de travaux, mobilisant 15 entreprises et 80 personnes, la centrale de l’Eco Parc P5 est désormais mise en service. Cette installation permet au parc de fonctionner en autoconsommation, réduisant ainsi la dépendance énergétique de l’aéroport et couvrant 25% de ses besoins. Le taux d’autoconsommation frise les 80% et devrait augmenter avec le temps, au rythme de l’électrification de certains usages. Spécificité de ce chantier, il est à noter que nous avons dû modifier l’orientation et l’inclinaison des panneaux à la demande de la DGAC pour éviter tout éblouissement des personnels qui travaillent dans la tour de contrôle. Question de sécurité ! » souligne Loïc Girard ingénieur et directeur d’agence de Tecsol Toulouse qui pilote le chantier. Autre particularité de cet ouvrage, et non des moindres, le site est demeuré en exploitation pendant les travaux avec des véhicules qui allaient et venaient tout au long de la journée. « Nous avons mis en place des protocoles de phasage des travaux pour conserver le site en exploitation sans aucun risque. C’est une complexité supplémentaire. Je dois dire que les plannings étaient très ambitieux et qu’ils ont été tenus. A souligner ! » poursuit Loïc Girard qui s’affaire déjà sur le parking P6 qui voit actuellement sortir de terre une nouvelle centrale qui produira 9,5 GWh annuellement.
« Une diversification de revenus indépendamment des flux aériens »
Sur le plan économique et financier, l’installation des ombrières relève d’un double intérêt pour l’aéroport. « Outre le fait qu’elles permettent de sécuriser 25 à 30% des approvisionnement en énergie électrique du site pendant trente ans, hors de toutes fluctuations des prix de l’énergie, les centrales assurent également une diversification de revenus indépendamment des flux aériens et du transport. C’est quelque chose de très satisfaisant pour l’ensemble des acteurs concernés » analyse Marc Brissac. Dernier point. La solarisation des parkings P5 et P6 de l’aéroport de Toulouse a également été l’occasion d’un lifting et d’un retraitement plus profonds des parcs avec notamment la réfection à neuf des enrobés, des éclairages sous ombrières pour un meilleur cheminement et une nouvelle signalétique. « Les ombrières offrent également plus de confort aux passagers qui laissent leur voiture sur place avant de prendre un vol. Les ombrières protègent les véhicules des dommages et dégradations et créent de l’ombrage, pour une expérience plus agréable au retour de voyage. Le niveau de satisfaction et le bouche à oreille des clients sont déjà largement positifs » se réjouit Marc Brissac qui contribue avec ses collègues et partenaires à dessiner l’avenir énergétique de l’aéroport du futur…