Très présente dans le monde, sur tous les continents, la société solaire GreenYellow, émanation renouvelable du groupe de distribution Casino (74% des parts du capital), est un développeur connu pour son savoir-faire photovoltaïque en matière d’ombrières et de toitures, avec une forte appétence pour l’autoconsommation. Aujourd’hui, son champ de compétences s’est largement étoffé entre efficacité énergétique, distribution d’électricité, agrivoltaïsme, e-mobilité etc. GreenYellow (CA 2019 : 295 millions d’€) est devenu un acteur pluriel et transversal du monde l’énergie. Focus sur cette évolution qui attise un nouveau désir de France !
Au commencement étaient les ombrières de parkings et les toitures solaires ! Pas étonnant me direz-vous. GreenYellow est né de la volonté d’un grand groupe de distribution, Casino, désireux de verdir son parc foncier sur le plan énergétique. Pour ce faire, les parkings de supermarchés et leurs toitures représentaient des opportunités parfaites pour développer l’activité photovoltaïque, sur des sols d’ores et déjà artificialisés. De quoi faire de GreenYellow l’un des spécialistes français de l’ombrière solaire (60 MW réalisés) et de la toiture (40 MW).
Une forte présence à l’international
Très vite aussi, GreenYellow a eu des envies d’ailleurs, concrétisées par une forte dynamique export de l’activité et des actions de co-développement à l’international. « Aujourd’hui, GreenYellow compte plus de 500 salariés éparpillés de par le monde. Si 180 sont fixés à Paris, les autres sont présents sur les trois continents, Amérique, Afrique et Asie. Nous avons ainsi une centaine de personnes à Sao Paulo et en Colombie, des pays d’Amérique Latine au sein de laquelle GreenYellow développe de nombreux projets. Nous sommes aussi présents en Asie, notamment en Thaïlande où nous avons mis en œuvre de nombreuses centrales via des contrats en PPA. GreenYellow est très actif en Afrique, au Maroc, au Sénégal, au Burkina Faso où le potentiel est énorme, au Bénin avec 60 MW de projets et en Mauritanie où nous venons de réaliser une centrale de 1,5 MW avec 600 kWh de batteries à l’aéroport de Nouakchott. Nous comptons 3 personnes en Afrique du Sud depuis cinq mois. Nos agences de l’Océan Indien accueillent près de 40 personnes sur les trois îles, La Réunion, Mayotte et Madagascar. Sans oublier les Antilles et la Guyane  » précise Jérôme Owczarczak, directeur général du département photovoltaïque de GreenYellow. Depuis sa création, GreenYellow a ainsi installé plus de 300 MW dans le monde dont 120 MW en France dont beaucoup de centrales en autoconsommation. 150 MW ont été développés en propre. Aujourd’hui, avec la rotation des actifs, GreenYellow exploite une centaine de MW pour son compte. Fin 2018, le groupe a réalisé une augmentation de capital de 150 millions d’euros avec l’entrée de Tikehau Capital et BPI France (24 % du capital pour les deux entrants) pour accélérer la croissance du groupe.
Une plateforme de solutions  Â
Justement cette croissance se veut aujourd’hui beaucoup plus polymorphe avec un élargissement du champ des compétences de l’entreprise. Très ancrée au départ sur le développement du photovoltaïque et spécialiste de l’autoconsommation notamment à travers son partenariat avec Engie dans la filiale Reservoir Sun, GreenYellow a développé des compétences dans l’efficacité énergétique et compte à son actif près de 2500 de Contrats de Performance Energétique. L’entreprise s’est également lancé dans le B to C avec la distribution d’électricité verte, à l’instar de CDiscount Energie, autre filiale du groupe Casino. GreeenYellow dénombre déjà plus de 140 000 abonnés. Via son département d’innovation, GreenYellow s’intéresse également de près à la recharge pour la mobilité électrique, un complément pertinent aux ombrières de parking notamment pour diluer les risques associés aux économies de factures. Elle s’est ainsi associée début 2020 à la start-up Jedlix qui a lancé ses services de recharge intelligente dotés d’algorithmes performants sur les flux à monétiser selon le volume d’énergie rechargé intelligemment. « 240 bornes rapides et ultra-rapides sont en cours de déploiement avec notre partenaire néerlandais Allego » précise Jérôme Owczarczak. GreenYellow regarde aussi du côté de l’hydrogène vert et des projets comme Jupiter 1000, premier démonstrateur power to gas, qui pourrait être un nouveau levier de croissance important. « GreenYellow n’est plus le « pure player solaire » des commencements. Nous sommes devenus une véritable plateforme de solutions en capacité de proposer un large panel d’applications technologiques à nos clients, dans l’objectif de réduire leur facture d’énergie mais aussi leurs émissions de CO2 » précise le DG PV.
Une réactivation de l’activité en France
Green Yellow a également dans son ADN la culture du test, du site pilote, dans une logique de connexion avec le terrain, sans la prétention de posséder la science infuse. C’est ainsi que GreenYellow met actuellement un pied dans l’agrivoltaïsme en partenariat avec l’Institut Français du Vin et l’industriel Exosun (ArcelorMittal). Deux tests sont à venir dans la région de Toulouse sur une vigne et une grande culture type blé ou colza. « Nous sommes là pour être à l’écoute et jauger la meilleure adéquation possible avec les exploitants sans être trop intrusifs, en dosant au mieux cette ingérence du PV dans le monde agricole. On s’adapte avec l’idée de préserver l’outil de travail. A Toulouse, nous allons nous greffer sur des plants de vignes de 50 ans. S’il nous faut être extensif, nous le serons avec une puissance installée de 2 MW avec trackers pour une dizaine d’hectares. Nous sommes aussi pour la transparence en matière de publication de résultats » assure Loïc Mairesse, responsable développement PV du grand sud. GreenYellow ne serait non plus contre lancer une expérience dans un projet d’autoconsommation collective, un domaine complexe que l’entreprise aimerait mieux appréhender. Et pourquoi à Perpignan, via l’un des plus importants projets de France Agorasun, sur l’espace économique où GreenYellow est installée depuis trois ans avec cinq salariés en poste. En France, l’entreprise est également présente à Saint-Etienne, Vannes, Lyon, Nancy et Aix en Provence dans un maillage apte à apporter une belle dynamique commerciale et industrielle. « Il est vrai que nous nous étions faits discrets ces derniers années en France. Mais nous avons la volonté de nous réactiver dans l’Hexagone, justement pour faire fructifier nos savoir-faire acquis et mettre à disposition nos innovations et notre plateforme de solutions. La France, avec son plan de relance et ses investissements à venir dans l’hydrogène vert, offre de belles opportunités. Et puis c’est ici que tout a commencé pour Green Yellow, entreprise française avant tout » conclut Jérôme Owczarczak.