Réponse de François Fillon à une question de François Brottes (Groupe SRC) mardi 5 avril 2011

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le député Brottes,

Nous arrivons effectivement au moment où on va pouvoir comparer les programmes des uns et des autres, ça va être l’heure de vérité, et la première chose que vous devriez dire aux Français – si vous dites la vérité – c’est que nous sommes en face de tendances lourdes, d’augmentations des coûts de l’énergie. Nous avons, en 2009, atteint le pic de production en matière de pétrole, la production ne peut maintenant que décroître, alors même que la croissance de l’économie mondiale a retrouvé un train de 4,5% ; l’accident, la catastrophe de Fukushima aura forcément des conséquences sur les investissements dans le monde en matière nucléaire ; et enfin, nous savons tous que les énergies renouvelables ont un coût très élevé et donc nous sommes en face de manière tendancielle d’une augmentation des coûts de l’énergie. Face à cette situation, on peut faire de la démagogie ou on peut répondre de manière sincère et pragmatique aux difficultés que rencontrent les Français.

Nous sommes dans une phase de redémarrage de l’économie française, cette phase de redémarrage elle s’appuie pour l’essentiel sur la consommation, c’est la raison pour laquelle nous avons pris des décisions visant à freiner l’augmentation du coût de l’énergie pour ne pas handicaper les capacités des consommateurs Français. Oui ! L’électricité, qui aurait dû normalement augmenter de 5% au mois de juillet, n’augmentera que de 2,9% (1,7% qui correspond à l’inflation et aux investissements nécessaires sur le réseau de distribution et 1,2% qui correspond aux décisions que vous avez votées, que vous avez soutenues et souvent dont vous trouvez d’ailleurs qu’elles ne sont pas suffisantes pour financer les tarifs sociaux et pour financer le surcoût de la vente de l’électricité provenant des énergies renouvelables à EDF).

Quant au gaz, nous avons décidé de mettre un coup d’arrêt à une augmentation qui aurait dû être de 7,5% au mois de juillet prochain, il n’y aura pas d’augmentation du gaz pendant un an et nous allons renégocier le contrat de service public qui lie l’Etat à GAZ DE FRANCE SUEZ pour revoir notamment la formule de calcul. Enfin, s’agissant de la taxation sur les entreprises pétrolières, Monsieur Brottes, vous avez juste oublier que nous l’avons déjà pratiquée à plusieurs reprises pour financer la prime à la cuve, c’est une décision que nous reprendrons cette année, mais cette fois-ci pour venir en aide à tous les professionnels qui roulent beaucoup et qui, du fait de l’augmentation du prix de l’essence, sont handicapés dans leur activité professionnelle.

Mesdames et messieurs les députés, au moment où le Parti Socialiste nous annonce qu’il est converti à la sortie du nucléaire, les propos de Monsieur Brottes sonnent comme des propos électoralistes qui n’ont aucun fondement en économie.

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