La Région Hauts-de-France et Hervé Pignon Directeur régional de l’ADEME ont officialisé le 24 dernier mars une charte de partenariat avec les syndicats d’énergie destinée à structurer leurs interventions en faveur de la transition énergétique en Hauts-de-France, en présence d’Eric Guérin Président du Syndicat d’Energie de l’Oise, Franck Beauvarlet Président Territoire d’Energie de la Somme, Michel Decool Président du Syndicat Intercommunal d’Energie des Communes de Flandre et Philippe Loyez Président du Syndicat mIxte de l’Energie du Cambrésis.
Cette convention fixe les objectifs et les actions communes qui seront portés pour les trois prochaines années avec quatre syndicats d’énergie dans un premier temps : accord qui devrait ensuite s’étendre à d’autres syndicats en cours de regroupement dans une Entente régionale.
La dynamique régionale de transition intitulée rev3 - Troisième Révolution Industrielle en Hauts-de-France construit une économie durable, c’est-à -dire décarbonée, sobre en ressources et plus inclusive, en conjuguant les efforts d’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables et en favorisant les activités nouvelles et la création d’emplois. Les enjeux en terme d’emplois sont importants pour la région comme en atteste les résultats
des scénarios prospectifs, produits en mai 2018 par l’ADEME Hauts-de-France, la Préfecture de région, la Région, la CCIR et la mission Rev 3, qui estime pour les trois secteurs étudiés (énergies renouvelables, bâtiment et mobilités), à  46 600 le nombre d’emplois supplémentaires à l’horizon 2050. (« Enjeux énergétiques et Emploi en Hauts de France, Scénarios pour la Troisième révolution Industrielle/rev3 ») Renforcer la coopération avec les syndicats d’énergie permettra de mieux les intégrer dans la dynamique rev3 et de s’appuyer sur leurs compétences et leurs capacités à passer à l’action auprès des territoires majoritairement ruraux en synergie avec  les territoires urbains qu’ils couvrent. Les syndicats d’énergie peuvent aussi être un des vecteurs importants du plan de relance actuellement lancé par l’Etat visant à amplifier les travaux publics dont est partie prenante l’ADEME. Ils sont en effet des donneurs d’ordre d’importance puisqu’en 2020, ils ont lancé plus de 45 millions d’euros pour l’amélioration des réseaux électriques et infrastructures liées (éclairage public et réseaux de télécommunication). Cette charte de partenariat permettra la mise en Å“uvre de la dynamique rev3 – Troisième Révolution Industrielle en Hauts-de-France.
La charte partenariale repose sur les axes suivants :
 L’Efficacité énergétique et la production d’énergies renouvelables :
Il s’agit de mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire afin d’améliorer l’efficacité énergétique, optimiser les usages de l’énergie et augmenter la part des énergies renouvelables ainsi que de celles produites localement et dans une logique de mutualisation et de massification dans la continuité de celle déjà entamée par les syndicats d’énergie via le programme ACTEE. Ce programme national porté par la Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies met à la disposition des collectivités un panel d’outils et de moyens pour faciliter la rénovation énergétique des bâtiments publics.
Trois des syndicats regroupés (SE60, TE 80 et SIECF) sont lauréats pour la seconde année consécutive des appels à  Manifestation d’Intérêt nationaux qui sont lancés et ont permis de dégager des moyens d’ingénierie conséquents aboutissant au diagnostic de plus de 1700 bâtiments. Cette ingénierie est mobilisable actuellement par les collectivités appelées à  participer activement au plan de relance lancé par le gouvernement notamment en matière de transition écologique.
Ainsi, la charte de partenariat vise à :
• Renforcer la mutualisation des moyens d’ingénierie avec les structures relais d’appui régional pour le montage des projets et leur réalisation massive via des marchés groupés ou des dispositifs financiers innovants
• Intégrer les enjeux spécifiques à  l’autoconsommation d’ENR (toutes filières confondues), de la performance des constructions et recours aux principes constructifs alternatifs (bois, paille…)
• Développer des énergies renouvelables et de récupération (chaleur et électricité dont autoconsommation) : solaire photovoltaïque-thermique, géothermie, bio-méthane, chaleur fatale, réseaux de chaleur multi énergies à partir de ressources locales … ;
 Les mobilités bas-carbone et innovantes
Les syndicats d’énergie sont chacun engagés dans le plan national de développement des infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE). Ils ont ainsi assuré l’implantation de plus de 300 bornes sur le territoire des Hauts-de-France. Dans ce domaine, la charte vise à :
• Poursuivre le déploiement et l’évaluation du réseau d’IRVE ainsi que toutes actions visant à la promotion/amélioration de l’usage des IRVE (intermodalité)
• Développer une offre de stations-service gaz naturel véhicule (GNV) et bio-GNV, et le développement de stations « hydrogène » et/ou multi énergies …en maillant le territoire dans une logique de solidarité rural/urbain
• Identifier sur le territoire et coordonner des potentiels de production et de consommation d’hydrogène en favorisant le montage de projets et les débouchés
 Les réseaux énergétiques intelligents et le stockage de l’énergie
Les syndicats d’énergie, en qualité d’autorités organisatrices de la distribution et propriétaires des réseaux énergétiques, ont un rôle à jouer dans le développement de ces derniers et leur adaptation à l’absorption de productions délocalisées, le développement de nouveaux usages et la gestion des consommations. Plus réactifs et communicants, les réseaux intelligents (« smart-grids ») permettront de répondre à ces nouveaux défis. Le SE60, la TE 80 et le SIECF sont déjà partenaires d’Enedis dans l’expérimentation d’offres de raccordement intelligent. Ils sont aussi associés avec GRDF pour le développement du  gaz vert ou la promotion d’opérations visant à remplacer des chaudières au fioul.
Ainsi, la charte vise à :
• Coordonner les différentes expérimentations visant à  une gestion intelligente des réseaux (autoconsommation, stockage…) et faciliter les nouveaux usages notamment en rural
• Optimiser les réseaux énergétiques existants en favorisant leur complémentarité (électricité, gaz, chaleur, ENR..) et le raccordement des nouvelles énergies sur le réseau
• Identifier les projets de stockage, les coordonner et accompagner leurs montages.
Le comité de pilotage stratégique réunissant des représentants de la Région, de l’ADEME, 4 syndicats d’énergie et en présence du directeur de la FNCCR a été créé le 24 mars dernier et se réunira au moins une fois par an pour examiner le bilan annuel de la mise en œuvre du partenariat et examiner les éventuelles modifications à y apporter.