Le président de la République « est en train de condamner la France à un siècle de nucléaire », a fustigé le candidat écologiste à l’élection présidentielle Yannick Jadot, alors que le chef de l’Etat vient d’annoncer qu’il souhaite une entrée en service de la nouvelle génération d’EPR « à horizon 2035 ». Cette décision, « sans débat démocratique » condamne la France à  « un siècle de nucléaire », a dénoncé Yannick Jadot, en déplacement à Montpellier au côté de l’ancien leader syndical paysan et ex-député européen José Bové : « C’est des EPR qui dureront jusqu’à la fin du siècle ». « On a un président de la République qui surinvestit sur le nucléaire, qui est un fiasco », a martelé le candidat écologiste, au vu du surcoût démentiel de l’EPR de Flamanville : « Quand vous avez 17 milliards de surcoût, la leçon, ce n’est pas d’arrêter, c’est d’en faire six ou dix », a raillé un brin sardonique Yannick Jadot, estimant que « c’est proprement irresponsable ».  « Emmanuel Macron est parfaitement aligné avec Zemmour, avec Le Pen, avec Poutine, avec Xi Jinping… Chacun son camp, nous, on préfère le camp des démocraties », a-t-il conclu. Le candidat EELV a également battu en brèche l’argument selon lequel le nucléaire serait synonyme d’« indépendance énergétique » : « Il ne m’a pas semblé qu’on avait encore des mines d’uranium dans notre pays, l’uranium, on va l’extraire au Niger, au Kazakhstan, en Ouzbékistan », a-t-il encore affirmé.
Engager le pays dans le nucléaire, «le fait du prince», cingle Mélenchon
Partisan d’une sortie du nucléaire, le candidat Insoumis Jean-Luc Mélenchon a lui aussi réagi sur Twitter. «Une nouvelle fois un homme tout seul décide d’engager le pays dans le tout nucléaire pour les 30 prochaines années et d’allonger l’usage des vieilles centrales pour trente ans de plus. Ni expertise, ni étude d’impact, ni plan. Le fait du prince», a-t-il déploré. Pour la France Insoumise, le nucléaire représente pour aujourd’hui et pour demain des dépenses faramineuses, avec le programme de rénovation des centrales « Grand Carénage » qui coûterait près de 100 milliards selon la Cour des Comptes, ou encore les coûts du traitement des déchets et du démantèlement encore sous-estimés. Cet entêtement est d’autant plus incompréhensible que le rapport Réseau de transport d’électricité (RTE) d’octobre 2021 sur les futurs énergétiques 2050 indique que les centrales nucléaires existantes situées en bord de fleuve seront plus régulièrement affectées par des périodes de forte chaleur et de sécheresse. En clair, le nucléaire est une énergie inadaptée à la nouvelle donne climatique. La France Insoumise a profité de cette occasion pour présenter le livret Énergie de l’Avenir en commun. Son projet phare : « 100 % renouvelable : sortir des énergies fossiles et du nucléaire ».