Suite au retrait de la coopérative Sol Coop dans le processus de reprise des lignes de production de modules solaires à l’usine Bosch de Vénissieux dû notamment au refus du gouvernement de formuler des engagements aptes à pérenniser le filière sur trois ans, le syndicat CFDT évoque une catastrophe et un véritable coup de massue pour l’ensemble des salariés. « Nous ressentons un très fort sentiment de trahison. Les nouvelles qui nous sont parvenues ne correspondent en rien aux propos tenus par le ministre de l’écologie Philippe Martin, ni par les représentants du ministère du Redressement Productif, ni par l’Elysée d’ailleurs » confirme Marc Soubitez, secrétaire du Comité d’Entreprise de Bosch Vénissieux et syndicaliste CFDT qui évoque une double catastrophe sociale et industrielle. « Envoyer un tel outil, l’un des plus modernes d’Europe à la ferraille. C’est honteux. Cet abandon réduit à pas grand-chose les discours sur la transition énergétique. En parler oui, mais la réaliser non ! » poursuit-il dépité.
Un projet de SCOP pour éviter la liquidation pure et simple
Les représentants des salariés de l’usine de Vénissieux ont bien conscience, que désormais orphelin des opérateurs de l’aval, le repreneur industriel Sillia Energie aura toutes les peines du monde à mener à bien son projet de reprise. »Je connais bien Bruno Cassin. C’est un homme sincère et déterminé mais la probabilité qu’il a, aujourd’hui de réussir, est mince. Nous devons de notre côté préparer une alternative » avance Marc Soubitez. Les salariés ont donc décidé de prendre leur destin en main et de tenter le coup de monter une SCOP (Société Coopérative et Participative). Lundi 14 octobre, un premier tract d’informations sera ainsi diffusé à l’ensemble des salariés avant la tenue d’une assemblée générale mercredi. Pour créer cette SCOP, les salariés demandent un soutien important du groupe. « Bosch devra prendre ses responsabilité. Nous demandons la cession de l’outil pour un euro symbolique, la location gratuite des locaux ainsi qu’un soutien technique et financier pendant trois ans. Pour enrichir les compétences de Vénissieux, nous demandons également à Bosch de financer la venue de certains de nos collègues allemands d’Arnstadt afin de pérenniser notre avance technologique. Nous n’oublions qu’en Allemagne aussi les dégâts sociaux sont importants » assure Marc Soubitez. Aujourd’hui, l’usine de Vénissieux dispose d’une capacité de production de 150 MW. « Si nous sauvons 75 MW, ce serait déjà bien » soupire le syndicaliste.