Réaction d’Hugues Defréville, co-fondateur et Président de Newheat, au projet de SFEC

« Le projet de nouvelle stratégie française pour l’énergie et le climat (SFEC) a été publié par le gouvernement pour consultation publique. C’est cette stratégie qui se déclinera par la suite au sein de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et du projet de stratégie nationale bas carbone (SNBC).

 Cette stratégie démontre bien, à nos yeux, la place centrale que la chaleur renouvelable doit jouer dans notre transition énergétique, avec un objectif clair : doubler la production de chaleur bas carbone d’ici 2035 pour notre pays ! Si l’on rentre plus dans le détail, je retiens en particulier les passages suivants, qui résonnent particulièrement avec notre vision et notre propre stratégie chez Newheat (à partir de la page 55) :

 

-         La nécessité de renforcer le Fonds chaleur, avec la confirmation du passage du budget à 820 M€ en 2024. Sera-t-il encore augmenté les années suivantes ? Rien n’est annoncé à ce stade, mais c’est souhaitable si l’on veut tenir les objectifs.

-          La prise de conscience du potentiel du Solaire Thermique, et de la nécessité de changer de braquet sur le sujet, avec une cible de production annuelle de 6 TWh en 2030 pour le ST, et 10 TWh en 2035 (contre 1,3 TWh à l’heure actuelle !)

-          En  plus du maintien des Appels à projets « Grandes installations solaires thermiques » et de la généralisation des cadastres solaires thermiques, je salue en particulier la volonté de lancer un plan national pour cette technologie à l’instar du plan géothermie : on oublie en effet beaucoup trop souvent (quasi systématiquement ?) le solaire thermique, par exemple dans les études de création de réseaux de chaleur ou de décarbonation de l’industrie. Donner tout simplement sa chance au solaire thermique (une solution robuste et compétitive) changerait énormément les choses ! 

-         Je note également le traitement en profondeur du sujet de l’usage de la ressource biomasse, et salue notamment la nécessité de « hiérarchiser les usages en donnant la priorité à ceux qui ne sont pas substituables par d’autres énergies renouvelables » (p57).   Il s’agit très exactement de la mise en œuvre du « Merit order » que nous avons défini lors de l’annonce de notre levée de fonds ce lundi, et que nous appliquons sur chacun de nos projets : pour les niveaux de températures inférieurs à 100°C, la récupération de chaleur fatale, le solaire thermique ou la géothermie sont des solutions qui doivent être priorisées lorsqu’elles sont disponibles localement !

 

Pour résumer, il nous semble que cette stratégie a le mérite d’être claire, ambitieuse et pertinente, et l’équilibre général globalement cohérent. Mais la grande question demeure : quelle feuille de route et surtout quels moyens pour pouvoir vraiment atteindre cette ambition ? Une prise de décision sur ce point permettrait d’éviter de voir l’Union Européenne réclamer (de nouveau) des pénalités à la France…”

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