La 21ème édition de l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque traite de l’activité des installations photovoltaïques au 4ème trimestre 2016 en France. Les représentants du think-tank France Territoire Solaire en retiennent les conclusions suivantes. Et elles ne sont guère enthousiasmantes. Après un 4ème trimestre médiocre, l’année 2016 peut être considérée comme l’année où le volume raccordé de 550 MW est le plus bas jamais observé depuis 2010, année correspondant au démarrage du photovoltaïque en France.
A contrario, 2016 se confirme comme un « très grand millésime » au niveau mondial. Les premières statistiques mondiales commencent à paraître et certains analystes, comme l’IRENA, ont annoncé récemment un volume raccordé en 2016 de 71 GW, battant le record établi en 2015 avec 51 GW, et faisant de l’énergie solaire la première source d’électricité pour les nouvelles capacités installées, devant l’éolien, le charbon et l’ensemble des autres modes de production. Il y a donc comme un hiatus de voir la France, porte drapeau des Accords de Paris être autant à la traîne sur le solaire.
Un taux d’abandon de 40% des projets 100-250 kWc en grandes toitures
L’analyse de l’Observatoire suggère que ce 4ème trimestre 2016 est marqué en France :
o par un volume de raccordement s’établissant à 108 MW, au même niveau qu’au trimestre précédemment et légèrement supérieur au 4ème trimestre 2015,
o par une nouvelle baisse du segment des installations domestiques (<9 kW) avec un niveau très faible, sous les 20 MW, alors que le marché oscillait entre 20 et 30 MW par trimestre, cette baisse pouvant s'expliquer également par un plus grand nombre d'installations en autoconsommation sans injection,
o par une nouvelle hausse du segment des moyennes toitures (9 à 100 kW) qui, depuis son décrochage fin 2015, semble vouloir s'établir entre 15 et 20 MW par trimestre,
o par une baisse du segment des grandes toitures (100 à 250 kW), segment où les volumes alloués par les vagues d'appels d'offres restent caractérisés par un taux d'abandon d'environ 40%,
o par l'absence totale de raccordement sur le segment des très grandes toitures (250 kW à 1MW),
o par une reprise du segment des grandes installations (1 MW et +), s'inscrivant à 63 MW ce trimestre,
La barre de 1 GW passée en 2017
Si 2016 est moribonde, l'année 2017 devrait être celle des lendemains qui chantent. La file d'attente repart à la hausse, notamment dans les segments concernés par les appels d'offres (grandes toitures et grandes installations).
« Ce piètre résultat annuel est le fruit d'éléments structurels tels que l'instabilité réglementaire vécue par la filière entre 2013 et 2014, la publication retardée des appels d'offres ou des lauréats, et peut-être les prémices du développement de l'autoconsommation, n'apparaissant pas dans les statistiques de raccordement. Le fait que les cahiers des charges des appels d'offres autorisaient jusqu'à récemment la candidature de projets n'ayant pas obtenu leur permis de construire conduit à des décalages de construction, voire des abandons purs et simples. Des éléments plus conjoncturels ont induit un report des volumes sur 2017, tels que les difficultés d'approvisionnement sur la technologie à concentration, ou des problèmes de mise au point des modules pour les projets lauréats entre fin 2015 et début 2016 » précise Antoine Huard, Président du think tank.
Il poursuit : « L'année 2017 devrait donc voir les raccordements de nouveaux projets repartir à la hausse. Selon nos estimations, la barre de 1 GW de nouvelles installations devrait être atteinte. En ces temps électoraux, il est bon de rappeler que la stabilité structurelle des dispositions en matière de soutien est indispensable pour pérenniser les dynamiques de construction de projets, lesquelles stimulent l'industrie et l'économie essentiellement européenne de la filière photovoltaïque. »
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