MPO Energy, filiale du groupe MPO a été placée en redressement judiciaire le 26 février dernier. « Une procédure conservatoire pour faciliter l’entrée d’un repreneur », assure Loïc de Poix, PDG de MPO. Aujourd’hui, la ligne pilote installée dans les bois au sein d’un petit préfabriqué de Villaines-la-Juhel en Mayenne, ne tourne plus. La vingtaine d’employés qui y était affectée a été reclassée ou redéployés au sein du groupe MPO, leader dans le pressage de CD, DVD et Blu-ray. Le redressement a donc été sans impact pour l’emploi. En 2010, le groupe qui souffre dans ces activités historiques de CD et DVD face au nouveau phénomène des téléchargements sur Internet a axé sa diversification sur la cellule photovoltaïque dont le mode de fabrication, avec des couches multiples, n’est pas si éloigné de celui des Blu-ray. La dynamique est lancée. Hélas, le moratoire donne un coup d’arrêt à la filière. Mais MPO Energy n’abdique pas. La société poursuit activement sa politique de R&D en partenariat avec l’INES, avec comme feuille de route l’ambition de porter le rendement de ses cellules à 22%, adossé en cela à trois pôles de compétitivité.
« Le problème c’est que MPO n’avait pas les moyens de transformer une ligne pilote en véritable usine. Nous y avons cru lors de la visite de Delphine Batho, l’ancienne ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Elle s’était engagée à nous apporter des capitaux mais rien n’est jamais venu. Le problème de la filière est politique. Elle manque cruellement de stabilité. Il semble que le France refuse de se positionner sur la transition énergétique. C’est très dommageable. Nous avions pourtant l’aide de la Région des Pays de Loire et l’Aide à la Ré-Industrialisation. Ça aurait pu marcher » confie le PDG amer d’une telle issue. Aujourd’hui, tout est en parfait état pour un repreneur. Deux groupes internationaux dont un asiatique se sont positionnés. Les dernières cellules sorties de la ligne pilote il y a quelques semaines affichaient un rendement de 19,4%. La décision devrait être rendue fin avril. En cas d’échec de la reprise, la liquidation serait prononcée. « Nous avions l’ambition d’être le fer de lance et le moteur de l’industrie photovoltaïque des Pays de Loire avec à la clé de deux cents emplois sur le site. Sans un repreneur, tout s’arrêtera. Un crève-cÅ“ur !» confie Loïc de Poix qui veut encore y croire.