Pour la réalisation de son raport, la CRE a sélectionné 100 installations, représentant une puissance totale de 303 MW. L’analyse a porté, dans un premier temps, sur 50 installations existantes, représentant une puissance cumulée de 139 MW. Elle a été élargie à 50 installations en projet, issues des différents appels d’offres instruits par la CRE, afin d’apporter une vision plus actuelle des coûts de la filière. Ces 50 installations représentent une puissance de 164 MW, 17 d’entre elles provenant des appels d’offres de puissance comprise entre 100 et 250 kWc, les 33 autres des appels d’offres de puissance supérieure à 250 kWc.
Les installations photovoltaïques du panel présentent une grande diversité en termes de puissance (de quelques kWc à plusieurs dizaines de MWc), de nature de l’exploitant ou de l’investisseur (du particulier à la multinationale), de technologie (des modules photovoltaïques intégrés au bâti aux modules photovoltaïques avec trackers) et de niveau du soutien (des tarifs d’achat avant le moratoire aux prix des appels d’offres). Cette pluralité des installations implique de nuancer certains constats.
Les coûts des installations photovoltaïques ont baissé de manière conséquente. Cette diminution a pour cause principale une baisse des coûts des modules photovoltaïques. Le tarif d’achat est le premier critère de rentabilité des projets. Les tarifs très incitatifs, qui avaient été mis en place par les arrêtés tarifaires de 2006 et 2010, ont conduit à des rentabilités très supérieures au CMPC (Coût Moyen Pondéré du Capital) de référence voire excessives, qui confirment les conclusions de la délibération de la CRE du 3 décembre 200924.
Par exemple, les installations mises en service en 2010 ont un TRI supérieur à 11 %, car elles ont bénéficié des tarifs d’achat précédant le moratoire. Les révisions tarifaires successives ont toutefois permis une baisse significative de la rentabilité. Cette rentabilité excessive a conduit à un développement spéculatif de la filière. La diminution des tarifs d’achat et le recours aux appels d’offres ont permis de ramener la rentabilité des projets à des niveaux plus proches du CMPC de référence.
Le financement des installations photovoltaïques est classique, et la rentabilité des actionnaires est significative voire parfois très significative pour certaines installations. Les appels d’offres semblent donner de bons résultats pour les technologies les plus concurrentielles, et permettent d’obtenir des rentabilités proches du CMPC de référence. Le TRI des installations en projet est en effet de l’ordre de 6 %. Toutes ces installations se développent dans le cadre de la procédure d’appel d’offres, ce qui suggère que l’exercice de la concurrence incite les producteurs à demander un prix proche de leur coût réel de production.
Aucune installation ayant bénéficié des tarifs dégressifs de l’arrêté de janvier 2013 n’a pu être analysée dans la présente étude. Par conséquent la CRE n’est pas en mesure, à ce stade, d’apprécier les effets de cette mesure sur la rentabilité des projets et de conclure sur son efficacité. En conséquence, la CRE procédera à de nouvelles analyses sur un panel d’installation plus significatif, sur des installations bénéficiant des tarifs dégressifs de l’arrêté de janvier 2013 et sur des installations lauréates des appels d’offres de 2011, une fois mises en service, afin de comparer les coûts réels aux coûts qui avaient été déclarés dans les dossiers de candidature.
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