Le 24 janvier dernier, en plein cÅ“ur de la séquence de consultations sur l’autoconsommation avec les acteurs de la filière, Philippe Martin, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a inauguré le très improbable projet Lumiollis. Il s’agit là de la première expérience dans le cadre du plan « Administration exemplaire » d’auto-consommation électrique à partir de l’énergie solaire. Cette opération permet la production d’électricité par les panneaux photovoltaïques installés sur le toit terrasse d’un des bâtiments de la DRIEA IF (Direction régionale et interdépartementale de l’Équipement et de l’Aménagement d’Ile-de-France) et son auto- consommation.
Une vitrine pour inciter ce type d’innovation technologique
L’expérience « Lumiollis » associe donc plusieurs types de technologies. Le démonstrateur inclut une production électrique à partir de panneaux solaires (26 kWc), un stockage utilisant des batteries Lithium-ion associées à une gestion intelligente de la charge/décharge, l’installation de 80 luminaires LED basse consommation. L’éclairage s’adapte aux conditions de présence du personnel et de la luminosité extérieure. La production locale alimente uniquement l’éclairage du 4e étage du bâtiment B, et à ce titre cela constitue un challenge. En effet, lorsqu’il y a du soleil, et qu’ainsi on produit de l’électricité, a contrario on éteint les lumières et donc on ne consomme pas d’électricité d’où l’importance d’un stockage intermédiaire. « Portés par quatre entreprises françaises (Ainelec, Easy Li, Neolux, Revame) regroupées dans un pôle de compétitivité S2E2, elle se veut une vitrine pour inciter au développement de ce type d’innovation technologique » dit le dossier de presse.
L’électrification d’un site isolé en plein Paris
Si l’on analyse dans le détail, l’on s’aperçoit que le changement de luminaire et la gestion intelligente de l’éclairage font passer la consommation annuelle de 30 000 kWh à 7000 kWh. Les 26 kW c de modules photovoltaïques devraient produire pour leur part 4000 kWh dont seulement 65% devraient utilisés pour l’éclairage soit 2600 kWh pour faire tomber la fourniture annuelle d’EDF à 4400 kWh pour l’éclairage. Soit une réduction de 85% de la facture où le photovoltaïque apparaît comme fort peu efficient n’en prenant qu’une faible part. Et pour cause ! A défaut d’autoconsommation, ce projet Lumiollis ré-invente la notion d’électrification d’un site isolée en plein Paris. Consacrer 4 kWc de solaire photovoltaïque en circuit fermé avec stockage en plein Paris à un simple éclairage de bureau, qui plus est, relève de l’ineptie. Pour un immeuble de l’envergure de la DRIEA IF, le talon, à savoir la consommation de base du bâtiment, doit être susceptible sans aucun stockage d’absorber plus de 90% de la production des 4 kWc de panneaux photovoltaïques. De quoi très fortement réduire l’investissement de départ ! D’ailleurs, l’objectif du projet Lumiollis n’était-il pas de développer un système de production électrique optimisé, permettant notamment de réduire la facture d’énergie ?