Le site Internet de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) qui est présidée par l’ancienne ministre de l’écologie Chantal Jouanno nous apprend qu’une concertation préalable est à venir quant à la faisabilité d’un projet d’usine de fabrication de modules photovoltaïques en Moselle. REC Solar aurait en effet fait part de son intérêt pourun terrain en face de l’ancien site industriel de Smart afin de diversifier sa production de panneaux. La France, terre d’accueil de l’industrie européenne sur fond de Green New Deal !
En juillet, Daimler annonçait son intention de mettre en vente le site mosellan de Hambach en raison de difficultés financières liées à la crise sanitaire. Parmi, les repreneurs potentiels sur les rangs, la société britannique du secteur de la chimie Ineos. Lundi 7 décembre dernier, Ineos a racheté l’usine à l’entreprise allemande Daimler, pour y produire son 4 × 4 Grenadier. L’industriel du solaire REC Solar s’est quant à lui positionné dès l’été sur un terrain situé en face l’ancienne usine pour y construire une usine de panneaux photovoltaïques, avec à la clef la création d’ici à  2025 de 1 800 emplois. Mais ce projet n’en est pour le moment qu’au stade de la concertation.
4 GW en 2025
La saisine de la CNDP par REC Solar a eu lieu en juillet au cÅ“ur de l’été. L’usine de fabrication de panneaux photovoltaïques devrait s’étendre sur environ 150 000 m² de surface de plancher sur deux bâtiments de production, l’un pour chaque phase de développement comprenant les étapes de production des cellules et d’assemblage des modules (+ réception des matières chimiques et expédition des produits finis). L’objectif du projet selon REC Solar : produire 2GW de panneaux par an à partir de 2022 et 4GW chaque année à partir de 2025, soit environ 9 millions de panneaux solaires). Ce site serait dédié à diversifier le type de production de panneaux de REC Solar en se positionnant sur la production de masse. REC compte ainsi profiter du rehaussement des objectifs de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) en matière de photovoltaïque en France pour se positionner sur le marché hexagonal.
Près de 680 millions d’investissement
Du côté des acteurs publics, ce positionnement de REC Solar est scruté avec un intérêt non dissimulé. Il pourrait en effet contribuer activement au développement d’une filière de production photovoltaïque française. Cette usine pourrait également servir de débouché industriel pour le brevet de l’hétérojonction, une nouvelle technique de fabrication des panneaux solaires développée par le CEA. Pas étonnant de voir donc parmi les premiers soutiens du projet, le Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives (CEA), mais aussi d’autres institutions publiques et parapubliques comme la Direction Générale des Entreprises (DGE), Business France, la Caisse des dépôts et consignations (CDC), la Banque publique d’investissement (BPI)…Ce projet suscite d’autant plus d’attrait qu’il garantirait le développement de nouvelles industries sur un territoire en difficulté socio-économique. Investissement total : environ 680 millions d’euros. Sur le plan du calendrier, REC Solar a saisi un peu tardivement la CNDP par rapport aux exigences du droit à l’information et à la participation : sa demande d’instruction pour les autorisations environnementales et le permis de construire sont déposées depuis fin août. Ce projet n’en est donc pour le moment qu’au stade de la concertation. Nombreux sont ceux qui rêvent de le voir aboutir…