Les premières orientations de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ont été communiquées par Ségolène Royal vendredi dernier et ont été présentées au comité de suivi de la PPE jeudi 19 novembre 2015. Faute d’une vision globale sur l’évolution de la consommation d’énergie et de la part de chaque source d’énergie, cette annonce ressemble davantage à un exercice de pure communication autour du développement des énergies renouvelables qu’à un vrai travail de programmation.
La loi sur la transition énergétique qui repose sur une vision complète de la stratégie de la France, indique que la PPE « se fonde sur des scénarios de besoins énergétiques ». C’est pour répondre à ces derniers qu’elle doit ensuite traiter toutes les sources de production d’énergie et leur évolution jusqu’en 2023. La loi est claire mais les sujets qui fâchent sont repoussés à plus tard.
Pourtant, les premières orientations annoncées par la ministre ne donnent aucune indication sur le scénario de consommation retenu, en particulier pour l’électricité. Seule la production d’énergies renouvelables est précisée. Sans orientation sur l’évolution de la consommation et sur les autres sources de production d’électricité, notamment le nucléaire, les objectifs d’énergies renouvelables ont toutes les chances de rester des vÅ“ux pieux. Par ailleurs, les objectifs fixés pour les différentes filières renouvelables ne nous mettent pas sur la trajectoire pour atteindre les objectifs de la loi de transition énergétique, que ce soit pour le développement des énergies renouvelables ou encore pour la baisse de la part du nucléaire.
Pour Anne Bringault, en charge de la coordination des ONG sur la transition énergétique pour le CLER Réseau pour la transition énergétique et le Réseau Action Climat : « Alors que la PPE doit s’appuyer sur des hypothèses d’évolution de la consommation d’énergie pour établir ensuite les différentes sources de production, le gouvernement regarde encore une fois la transition énergétique par le petit bout de la lorgnette en donnant des orientations uniquement sur les énergies renouvelables, par ailleurs insuffisantes, et en oubliant d’évoquer la baisse de la consommation d’énergie et celle de la part du nucléaire. Le risque est d’avoir encore une fois des moyens de production largement surdimensionnés, notamment nucléaires, et de ne pas donner aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables la place qui doit leur revenir. »
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