Mâchoires carrées, Å“il perçant, allure déterminée, Philippe Daubigney patron de l’entreprise Sunseo en Haute-Saône est un touche-à -tout doublé d’un aventurier. Métallier depuis l’âge de 18 ans, il s’est lancé en 2010 dans le solaire en spécialiste des structures métalliques pour les grands parcs au sol. Aujourd’hui à Llo avec la SUNCNIM, demain au bout du monde ou près de chez lui pour construire une maison solaire révolutionnaire. Trajectoire d’un électron libre !
Pendant quelques mois, Philippe Daubigney a élu domicile avec ses équipes en Cerdagne. Il vient d’y louer cinq maisons le temps de réaliser le chantier de la première centrale Fresnel au monde développé par la SUNCNIM. « Un beau projet pour une entreprise très « réglo ». Nous réalisons la partie mécanique hors les tubes. Nous faisons le battage des pieux avec une tolérance de 1 cm². Nous fabriquons également les caissons et montons les miroirs » confie-t-il. Ce chantier en haute montagne soumis aux aléas climatique est certainement le dernier que Sunseo réalisera en France métropolitaine dans le solaire. « En matière de pose de structures dans le photovoltaïque au sol, la France est devenu le marché le moins cher du monde. Il y a cinq ans, nous facturions 80 000 euros le MW aujourd’hui à peine 20 000 euros. On ne peut plus vivre. Tout le monde est en difficulté. Je préfère aller voir ailleurs » poursuit-il. L’ailleurs, les terres inconnues, Philippe Daubigney s’en est fait une spécialité. L’aventurier du solaire est capable de partir dans le monde entier, au pied levé, avec ses équipes, 30 à 40 ouvriers roumains qui ne sont en rien des travailleurs détachés et pour lesquels il s’acquitte des charges sociales françaises. « Une famille, soudée, sur laquelle je peux toujours compter. Sans eux, je ne suis rien » admet le chef d’entreprise baroudeur. Ensemble, ils sont ainsi partis plantés ces tables solaires métalliques en Guyane, à Mayotte, à La Réunion ou à Madagascar. Philippe Daubigney évoque aussi un projet au Sri Lanka où son savoir-faire en matière de pieux battus pourrait être très utile pour reconstruire un village détruit par un tsunami. Loin de sa base de Haute-Saône où ses connaissances sédentarisées se demandent parfois s’il est encore des leurs. Parfois, il y revient. Pas pour se reposer mais pour phosphorer sur sa dernière création. Lui, l’inventeur de l’abri caddy pour la grande distribution dans une autre vie, vient de mettre au point, sur ces deniers personnels une maison solaire autonome révolutionnaire, la Sun Flower. Equipé de capteurs hybrides PV et thermiques Systovi, le premier prototype à structure bois va sortir de terre à Dijon, monté sur une couronne rotative en acier de 20 mètres de diamètre pour suivre le soleil. Avant d’en construire plein d’autres, déplaçables par semi, qui viendraient fleurir au quatre coins de la France. Le voyageur hyperactif vient de conceptualiser une maison. Son futur pied à terre dès lors que ses escapades solaires au long cours auront pris fin. Heureux qui comme Ulysse