Portrait/Jean-Louis Bal : l’énergie solaire en ligne de vie

Jean-Louis Bal est un peu pour nous, mangeurs de grenouilles, le Tintin des énergies renouvelables. Belge, né à Charleroi, Jean-Louis Bal a bourlingué tout autour du monde, au Congo, en Amérique ou au Pays de l’or noir, toujours en gardien du Temple du Solaire. Il n’a pas eu à lire dans les Sept Boules de cristal pour comprendre que le soleil, cette Etoile Mystérieuse, représentait l’avenir énergétique de l’humanité. Avec Jean-Louis Bal : Objectif solaire !     

Jean-Louis Bal a passé une partie de son enfance en Afrique où son père créa la première université francophone d’Afrique Noire. Un continent qui l’a beaucoup marqué. Après ses années d’études à l’école polytechnique de Louvain, il a d’ailleurs bourlingué à travers l’Afrique et le Moyen-Orient pendant quatre ans. Après ces années de vagabondage, il a ressenti un besoin de réaliser du concret et de l’utile. Au milieu des années 70, il crée la société Industrie-Développement-Energie, spécialisée dans l’énergie solaire, puis prend, au milieu des années 80, la direction commerciale de Chronar France, devenue ensuite Naps France, qui fabrique des modules photovoltaïques au silicium amorphe. Au commencement, donc, fut le solaire et, durant 17 ans, l’engagement d’un entrepreneur qui y croit. En 1992, Jean-Louis Bal intègre l’ADEME, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, où il effectue un remarquable parcours de promoteur inlassable de toutes les énergies vertes. Son dernier poste : directeur des Productions et énergies renouvelables. Après avoir été l’un des principaux rapporteurs du Grenelle de l’Environnement, il est élu en 2010 à la tête du Syndicat des Energies renouvelables qui regroupe 400 entreprises de toutes les filières industrielles d’avenir des énergies vertes. Inlassable défenseur du solaire, il se battra contre l’injuste révision des tarifs d’achat d’avant moratoire stigmatisant la trahison de la parole de l’Etat sur le sujet. Fin décembre 2022, Jean-Louis Bal a été élu la présidence de l’association Agir pour le climat une association loi 1901, citoyenne, cofondée par Jean Jouzel qui en est le Président d’honneur et dont l’objectif est de contribuer à l’élaboration de solutions concrètes pour financer la transition écologique et solidaire en Europe. Il est aussi administrateur du Geres, une ONG de développement internationale qui œuvre à l’amélioration des conditions de vie et lutte contre les changements climatiques et leurs impacts. Avec une forte présence en Afrique ! Autour de deux mantras : « Je prône une solidarité envers l’Afrique, première victime du réchauffement climatique que nous, occidentaux, avons provoqué, et une solidarité intergénérationnelle car les actes des boomers vont avoir d’incontestables conséquences sur les générations futures » déplorent ce grand-père au grand cœur qui grimpait encore il y a quelques mois à peine le Ventoux en vélo. Un homme au grand cœur, on vous le dit…

Encadré

Son plus vibrant souvenir solaire

J’ai conservé un souvenir singulièrement ému de première pompe solaire installée en 1979 à Kabara, le port de Tombouctou sur le fleuve Niger : 1,5 kWc pour un débit de 100 m3 /jour devant alimenter une pépinière. Quelle ne fut pas mon émotion quand les premiers filets d’eau sont sortis de la pompe sous l’action des rayons du soleil ! Notre émotion n’était, cependant, rien comparée à l’émerveillement du gardien de la pépinière qui nous considérait comme des magiciens : le soleil répondait directement au besoin d’irrigation qu’il engendrait ! La notion de valeur d’usage de l’énergie ne m’est jamais aussi clairement apparue que ce jour-là.

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