Le gouvernement vient de présenter son “plan de sobriété énergétique”, visant à mobiliser tous les secteurs de la vie économique et sociale pour réduire de 10% la consommation française d’énergie en deux ans, et aider le pays à affronter un hiver tendu. De nombreuses mesures ont été détaillées par la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher ainsi que la Première ministre Elisabeth Borne. Parmi ces pistes, la gestion de l’éclairage, dont l’optimisation peut entraîner jusqu’à 70% de dépenses en moins, ou encore la sensibilisation aux écogestes, notamment numériques, au sein des entreprises.
Optimiser la consommation de l’électricité représente une des réponses à la crise énergétique actuelle. Par exemple, associer l’énergie des batteries des véhicules électriques (VE) à l’électricité nécessaire aux bâtiments est un bon moyen d’y parvenir et la technologie pour le faire existe. La contribution des véhicules électriques aux problématiques énergétiques réside dans les batteries. L’énergie produite par les VE stationnés pendant une durée raisonnable pourrait être utilement distribuée aux bâtiments voisins pour une utilisation immédiate, les véhicules étant rechargés plus tard en cas de besoin. C’est ce qu’on appelle le couplage sectoriel : décarboner l’économie en éliminant les barrières entre transport, bâtiment et industrie.
Eaton, spécialiste de l’énergie intelligente, a développé l’approche « Buildings as a grid » qui rend possible la gestion du système énergétique des bâtiments comme un réseau local, transformant ainsi les sites en hubs énergétiques et permettant la recharge des véhicules électriques. Selon Jérôme Chaffard, Directeur général Eaton France & Péninsule Ibérique, « Cette initiative permettrait de répartir plus uniformément la demande sur les réseaux nationaux en atténuant les pics de demande des bâtiments. Ensuite, cela pourrait procurer aux propriétaires de bâtiments un argument commercial solide en faveur de l’installation de bornes de recharge pour VE, des énergies renouvelables et du stockage d’énergie. Compte tenu des difficultés actuelles rencontrées par l’Europe en matière d’approvisionnement en combustibles conventionnels et ses ambitions en matière de décarbonation, la numérisation et la décentralisation constituent une voie réaliste, bien que complexe, à emprunter pour préparer l’avenir. »