A propos du nouveau gouvernement et sur les questions écologiques, France Nature Environnement, première fédération des associations de protection de la nature et de l’environnement, voit deux inquiétudes levées, mais plusieurs reculs et toujours des questions sans réponses. Décryotage !
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Planification écologique et continuité : des inquiétudes levées
1.      FNE a noté que la planification écologique continuait à relever du Premier ministre. C’est un point positif pour notamment essayer de gagner de nouveaux arbitrages interministériels en particulier face à l’agriculture. Face à l’urgence climatique et environnementale, il est essentiel que la planification écologique soit portée au plus haut niveau de l’Etat et qu’elle irrigue l’ensemble des politiques gouvernementales.
2.      La continuité à la tête du ministère de l’environnement : après un premier quinquennat marqué par une réelle instabilité rue de Roquelaure (5 ministres différents entre mai 2017 et juillet 2022), la stabilité est nécessaire à la tête du ministère, tant pour l’appropriation des problématiques par les titulaires des postes que la mise en œuvre de politiques de temps long.
Mais un ministère en voie de dépouillement et de marginalisation inquiétante
Du côté des reculs, nous regrettons la dégradation protocolaire du ministère de la transition écologique, qui est placé en avant-dernière position des ministères de plein exercice. Symboliquement, cela marque clairement le recul de la priorité environnementale au cours de ce second mandat d’Emmanuel Macron.
Plus grave encore, le rattachement de l’énergie au ministère de l’économie a pour effet de décorréler énergie et climat. Considérer l’énergie sous le seul prisme économique et du développement industriel serait extrêmement réducteur et en contradiction avec l’urgence environnementale et climatique, en favorisant l’approche techno-solutionniste au détriment de l’indispensable sobriété.
Des questions en attente de réponse dans de nombreux domaines
La formation d’un gouvernement très resserré laisse dans l’ombre pour l’instant des pans entiers de l’action publique en matière d’environnement. Nous serons très attentifs à ce que le ministère en charge de l’écologie ait les moyens de sa politique, avec un périmètre large intégrant l’énergie, le logement, les transports, la mer… et l’encadrement des services ministériels correspondants. Il est absolument essentiel que la Direction Générale de l’Energie et du Climat lui reste rattachée. Antoine Gatet, Président de France Nature Environnement confie : « L’annonce de ce nouveau gouvernement n’envoie pas de signes très positifs sur la place qu’entend donner le nouveau Premier ministre à l’environnement. La société civile organisée attend urgemment des signes concrets, en particulier en termes de réaffirmation de la démocratie environnementale et des libertés associatives. »