Présentée en novembre 2018, la Stratégie française pour l’énergie et le climat a été ajustée pour prendre en compte les décisions issues du débat parlementaire de la loi Énergie-Climat, ainsi que des avis et commentaires reçus lors de son processus de consultation. Elle atteint sa dernière étape avec la mise en consultation publique à partir du lundi 20 janvier de ses deux composantes : la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), qui est la feuille de route de la France pour atteindre l’objectif de neutralité carbone à 2050 désormais fixé dans la loi, et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui est la trajectoire énergétique de la France pour ces 10 prochaines années.
Au cours de l’année 2019, le Parlement et le Gouvernement ont pris de nouvelles orientations et des mesures structurantes pour les questions liées à l’énergie et au climat, avec en particulier l’adoption de la loi Énergie-Climat en septembre 2019 qui inscrit dans la loi l’urgence écologique et climatique, l’adoption de la loi d’orientation des mobilités (LOM) en novembre 2019 et l’accord en commission mixte paritaire sur la loi anti-gaspillage trouvé le 8 janvier 2020 : ces décisions ont été intégrées aux projets de la SNBC et de la PPE. Plusieurs objectifs ont été renforcés en conformité avec la loi et de nouvelles mesures et décisions ont été incluses.
Les projets de la SNBC et de la PPE ont fait l’objet d’un intense processus de consultations, avec notamment un débat public organisé sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNPD), le recueil de l’avis formel de six institutions différentes, la consultation des pays voisins, ainsi que de la Commission européenne et l’organisation d’une concertation dite « post-débat » avec le public sous l’égide de la CNDP. Le rapport annuel du Haut Conseil pour le Climat, instance indépendante qui fait figure de vigie sur la politique climatique de la France, a également tenu lieu d’avis concernant le projet de SNBC.
Les nouveaux documents de projets ont été ajustés pour prendre en compte ces différents avis, après analyse, en cohérence avec les décisions législatives et les arbitrages gouvernementaux. « Pour la première fois, le gouvernement fixe une feuille de route cohérente, secteur par secteur, pour atteindre la neutralité carbone en 2050, c’est-à -dire une France qui ne produise pas plus de carbone qu’elle n’en absorbe. La stratégie précédente définie en 2015 visait une réduction par 4 des émissions de gaz à effet de serre, sans s’engager sur la neutralité carbone et n’a pas été respectée faute de plan de déploiement rigoureux. Aujourd’hui, nous affichons un plan de bataille complet et détaillé qui va nous permettre de rattraper le retard cumulé par nos prédécesseurs et de nous désintoxiquer étape par étape des énergies fossiles. Nous nous engageons à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 6 à 8, tout en développant des puits de carbone. En matière d’énergie nous allons ramener la part du nucléaire à 50% en 2035 et, suite à la concertation menée depuis un an, dédier 1,8 milliards d’euros supplémentaires au biogaz et augmenter de près de 40% les capacités d’éolien en mer. C’est un basculement majeur vers un monde post-carbone» a indiqué Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire.