Total a pris connaissance du rapport « Total fait du sale : La finance complice ? » publié par Reclaim Finance et Greenpeace. Compte tenu du nombre d’inexactitudes et contre-vérités contenues dans ce rapport, Total apporte les mises au point suivantes – qui s’appuient sur les documents publiés par Total, notamment le communiqué de presse de Total du 5 mai 2020 relatif à l’Ambition Climat, le rapport Climat 2020 de Total et les présentations de Total aux investisseurs de septembre 2020 et février 2021.Â
Face aux accusations lancées par Reclaim Finance et Greenpeace, Total répond point par point.
1)  Ambition de neutralité carbone au niveau mondial
En premier lieu, alors que le rapport cherche à minimiser l’ambition Climat exprimée par Total dans son communiqué de presse du 5 mai 2020, il est utile de rappeler la première phrase de ce communiqué : « Total annonce son ambition d’atteindre la neutralité carbone (Net Zero) à horizon 2050, en phase avec la société, pour l’ensemble de ses activités mondiales, depuis sa production jusqu’à l’utilisation par ses clients de ses produits énergétiques vendus. »
2) Ambition de réduction des émissions de scope 3 au niveau mondial (page 12)
(page 12) « Total SE ne donne hors Europe aucun objectif en matière de réduction absolue de ses émissions » - Le rapport de Reclaim Finance et Greenpeace présente un graphique qui annonce que les émissions de scope 3 de Total augmenteraient de 410 MT en 2015 à 500 MT en 2030. – FAUX
Citons la page 16 du rapport Climat 2020 de Total : « Sur ces émissions scope 3, le Groupe se donne de nouveaux objectifs d’ici 2030 : En Europe, une réduction de 30 % des émissions en valeur absolue par rapport à 2015, étape majeure vers la neutralité en 2050. À l’échelle mondiale, une diminution en valeur absolue des émissions par rapport à 2015, malgré la croissance prévue de la demande d’énergie de nos clients dans la décennie à venir ». Total s’est donc engagé à ce que les émissions indirectes de scope 3 au niveau mondial en 2030 soient inférieures à leur niveau de 2015 – il s’agit bien d’un objectif des émissions mondiales qui ne seront donc pas en croissance comme le présente à  tort le rapport de Reclaim Finance et Greenpeace mais en décroissance. Total est la seule major à avoir pris un tel engagement de décroissance en valeur absolue à cet horizon 2030. Cet engagement est notamment rendu possible par celui pris sur l’Europe d’une réduction de 30% des émissions dites de scope 3 à horizon 2030, soit plus de 75 MT/an.
3) Ambition de neutralité carbone et de réduction des émissions au niveau de l’Europe
(page 11) « Total SE opère dans 130 pays et seuls 13 % de la production de Total SE en 2019, et des émissions du scope 3 correspondantes, proviennent d’Europe, où le groupe s’est engagé à réduire les trois scopes à zéro. » – FAUX
Citons encore la page 16 du rapport Climat 2020 de Total mentionné comme référence par Reclaim Finance et Greenpeace : « Pour Total, l’Europe représente de l’ordre de 60 % de ces émissions indirectes scope 3 ».   Contrairement à  ce qu’affirment les auteurs qui semblent vouloir confondre production (effectivement 13% de la production mondiale) et ventes en Europe de Total, les émissions indirectes de scope 3 des clients de Total en Europe correspondent non pas à 13% des émissions mais à 60% des émissions des clients de Total, soit 256 MT sur 410 MT en 2015 (les émissions globales scope 1+2+3 en Europe représentaient 280 MT sur 456 MT): C’est bien sur la totalité de ces émissions de scope 1+2+3 en Europe que porte l’engagement de neutralité carbone de Total au niveau de l’Europe pour accompagner le Green Deal et l’ambition du continent.
4) Ambition de baisse de l’intensité carbone au niveau mondial
(page 16) « Cette ambition est d’autant plus insuffisante que Total SE ne prend en compte que les émissions liées à  la combustion des produits vendus à  ses clients, oubliant donc sciemment (sic) les émissions liées aux opérations de production et de raffinerie ou liquéfaction, qui représentent jusqu’à 15% du total de ses émissions. » – FAUX
Total intègre bien les émissions liées aux opérations de production dans son indicateur d’intensité carbone ainsi que le mentionne explicitement le communiqué du 5 mai 2020 de Total auquel Reclaim Finance et Greenpeace se réfèrent pourtant : « l’ambition de réduction de 60% ou plus de l’intensité carbone moyenne des produits énergétiques de Total utilisés dans le monde par ses clients d’ici 2050 (moins de 27,5 gCO2/MJ) avec des étapes intermédiaires de 15% en 2030 et de 35% en 2040 (scope 1+2+3) ». Les scopes 1+2 qui correspondent aux émissions liées aux opérations de Total sont donc bien contenus dans cette ambition.  La définition de l’indicateur d’intensité carbone figure également en page 17 du rapport Climat 2020 de Total : « Cet indicateur mesure les émissions moyennes de GES de ces produits, sur l’ensemble de leur cycle de vie, depuis leur production jusqu’à leur utilisation finale, par unité d’énergie ». Qui plus est, comme annoncé dans le communiqué de presse du 5 mai 2020, Total s’est fixé l’objectif de neutralité carbone (Net Zero Emissions) pour les opérations mondiales de Total en 2050 ou avant (scope 1+2) et a annoncé en février 2021 l’objectif de réduire de 40% en 2030 par rapport à 2015 les émissions de scope 1+2 des opérations mondiales oil&gas.
En conclusion, si Total respecte le débat et l’expression de la différence par les diverses parties prenantes et admet que certaines ONG puissent considérer que les efforts de l’entreprise ne sont pas suffisants, il est de la responsabilité de chacun, dans un monde où les fausses nouvelles suscitent une défiance grandissante, que les communications publiques soient guidées par le souci de la vérité. Cela est d’autant plus vrai en matière de communication concernant des sociétés cotées dès lors que le manque de sincérité est de nature à tromper les investisseurs, l’Autorité des Marchés Financiers veillant au respect des règles applicables en la matière.
Dont acte !