Les dernières prévisions alarmantes sur la protection du climat ont incité les organisateurs de Power2Drive et d’autres soutiens à publier un manifeste. L’objectif : favoriser les liens étroits entre l’électromobilité et les énergies renouvelables et construire un avenir durable. Les professionnels sont prêts, mais l’action politique fait encore défaut. The smarter E Europe, le plus grand rendez-vous du secteur de l’énergie en Europe organisé du 15 au 17 mai 2019 à la Messe München, montrera le potentiel que représente la synergie entre mobilité et électricité propre et à quel point le couplage sectoriel doit être mis en avant.
L’époque où l’Allemagne était considérée comme une pionnière internationale de la protection du climat en raison de sa loi sur les énergies renouvelables est révolue. Dans le classement climatique des pays européens, l’Allemagne n’occupe plus que la 8ème place, car elle n’a pas atteint ses objectifs climatiques et les réformes ont été entravées. Cet été, la ministre fédérale de l’environnement Svenja Schulze avait ainsi fait clairement savoir qu’elle entendait réduire les émissions de CO2 des véhicules neufs de 45 pour cent d’ici 2030. Le gouvernement allemand s’est toutefois opposé à cet objectif en raison des répercussions possibles sur l’industrie automobile. C’est pourquoi Svenja Schulze a suivi la proposition de la Commission européenne qui veut réduire les émissions de CO2 du trafic routier de seulement 30 pour cent. Ces revirements nuisent avant tout à l’environnement, mais freinent aussi les évolutions industrielles et économiques. En effet, les solutions technologiques nécessaires pour lutter efficacement et économiquement contre le changement climatique notamment dans le secteur des transports existent déjà .
L’industrie a toutefois besoin d’un cadre politique stable pour qu’elles soient appliquées à plus grande échelle. Les organisateurs de Power2Drive ont donc fondé une alliance puissante qui s’engage en faveur d’une transition des transports réussie dans le contexte des énergies renouvelables et d’un avenir durable. Parmi les premiers signataires du manifeste, citons la fédération allemande de l’électromobilité (BEM), la fédération allemande des innovateurs du marché énergétique (bne), la fédération allemande de la mobilité solaire (BSM), la fédération allemande du secteur solaire (BSW), la fédération allemande de l’énergie éolienne (BWE), la Société allemande pour l’énergie solaire (DGS) et l’Union internationale pour les batteries et le stockage d’énergie (IBESA).
Investissements dans l’avenir
Dans un manifeste commun, ils exigent non seulement un signal clair des politiques, mais aussi une démarche progressive et cohérente de la sphère économique et des citoyens. Cette nouvelle approche doit être encouragée et exigée pour qu’il y ait une chance de faire avancer la transition énergétique dans tous les secteurs et de réaliser les objectifs climatiques. L’alliance a donc formulé sept recommandations pour montrer pourquoi une coordination étroite entre électromobilité et énergies renouvelables n’est pas seulement judicieuse, mais incontournable.
Elle demande de tirer les leçons du passé qui serviront de moteur pour une action déterminée aujourd’hui. Des investissements dans les énergies renouvelables sont nécessaires pour enrayer le changement climatique. Il faut que les politiques définissent un cadre clair servant de base pour la réussite de la transition énergétique. En outre, l’accent doit porter sur les énergies renouvelables dans la transformation du secteur des transports pour avoir un effet positif sur le climat. Autrement dit, le besoin accru en électricité dû aux véhicules électriques ne peut pas être couvert par des sources conventionnelles comme le charbon, le gaz, le pétrole ou le nucléaire.
Action cohérente et progressive en Europe
Le couplage sectoriel, c’est-à -dire la convergence intelligente de l’électricité, du chauffage et de la mobilité, ne peut fonctionner que si l’électromobilité est intégrée dans un système flexible d’énergies renouvelables. Pour ce faire, il faut d’abord créer les conditions économiques et juridiques sans créer de barrières légales, réglementaires, bureaucratiques ou financières au développement des énergies renouvelables. Le pilotage utile au système des opérations de charge ainsi que l’intégration de l’infrastructure de recharge dans des marchés flexibles doivent être systématiquement poursuivis pour que le potentiel de stockage du secteur de la mobilité puisse être pleinement exploité.
Par ailleurs, l’approvisionnement énergétique devra être décentralisé et transsectoriel. Pour améliorer la sécurité d’approvisionnement et la stabilité du réseau, il faut nécessairement investir dans le développement d’un réseau intelligent décentralisé. Les efforts pour la transition énergétique ne doivent pas s’arrêter aux frontières nationales. Au contraire, les politiques et les industriels doivent se mettre en réseau à l’échelle européenne et échanger pour garantir une électromobilité flexible qui couvre tout le territoire. La neutralité climatique doit être systématiquement exigée et encouragée dans tous les domaines grâce à des offres attractives combinant énergies renouvelables et électromobilité.
Par ailleurs, les politiques, les industriels et les citoyens doivent unir leurs forces pour que l’Allemagne atteigne les objectifs de la transition énergétique et devienne un marché leader de l’électromobilité. La transition des transports ne peut réussir que si les acteurs politiques agissent ensemble au-delà de tous les niveaux et frontières de l’Europe. Enfin, les secteurs des transports et de l’énergie doivent être repensés, mais l’alliance appelle aussi de ses vÅ“ux une transition de la mobilité. Pour atteindre la neutralité climatique des transports, la consommation énergétique finale doit diminuer, sans limiter la mobilité. Pour ce faire, il faut des idées intelligentes en matière de transports en commun de proximité, de concepts de mutualisation et de politiques d’urbanisme adaptées.
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