Le projet MAESHA H2020, d’une durée de 48 mois et d’un budget de 11,8 millions d’euros, présentera des solutions innovantes, intelligentes et flexibles pour un avenir énergétique décarboné sur l’île française de Mayotte, tandis le potentiel de réplicabilité des solutions sera étudié pour d’autres îles européennes – Wallis et Futuna, St Barthélémy, Canaries, Favignana, Gozo -.  9 pays et 21 partenaires sont impliqués. Prof.Boris Heinz, président du groupe Energy Systems à TU Berlin et coordinateur du projet MAESHA, présentera l’initiative lors de la e_Convention Greening the Islands, le 27 novembre prochain.
Afin de réduire la forte dépendance aux combustibles fossiles importés au sein des 2 400 îles de l’Union européenne et le coût énergétique élevé qui en résulte, les énergies renouvelables représentent une technologie clé pour ces territoires insulaires. Lancé en novembre 2020, le projet MAESHA déploiera des solutions de gestion de la flexibilité, du stockage et de l’énergie nécessaires pour une large pénétration des énergies renouvelables dans les systèmes énergétiques des îles, souvent naturellement riche en vent, soleil et biomasse.
Jusqu’à 70-100% de pénétration des énergies renouvelables
MAESHA est l’acronyme de «deMonstration of smArt and flExible solutions for a decarboniSed energy future in Mayotte and other European islands », mais signifie aussi « avenir »en Shimaore, le dialecte local de l’île française de Mayotte qui accueillera le site de démonstration. En effet, MAESHA développera une plateforme intelligente innovante regroupant plusieurs services de flexibilité pour le réseau qui contribuera à atteindre jusqu’à 70-100% de pénétration des énergies renouvelables. Au-delà du seul réseau électrique, les partenaires chercheront à créer des synergies avec d’autres réseaux (chaleur et froid, transports,…) et impliqueront les communautés notamment à Mayotte pour assurer l’adéquation des actions envisagées avec les besoins de la population et sensibiliser les citoyens.
Cinq autres îles tests
Bien que les principales activités de démonstration soient prévues à Mayotte, leur potentiel de réplicabilité sera étudié pour 5 autres îles européennes – qui représentent au total plus de 1,2 million habitants – et étendu au-delà de ces cas d’étude par la création d’un manuel d’utilisation pour une plus grande reproductibilité et des impacts plus importants. Ces activités s’attaqueront aux défis spécifiques des îles tels que le manque de cadre réglementaire, le nombre d’unités de production, l’absence d’équipements apportant de la flexibilité au réseau et la faible électrification des transports publics et privés. Pour illustrer cela, la production d’électricité de Mayotte est actuellement à 95% diesel. MAESHA va donc réduire drastiquement les coûts de production d’électricité et les émissions de CO 2.
Des enjeux climatiques mais aussi économiques, sociaux et culturels
«Le changement climatique est présent et affecte notre environnement, nos économies et nos vies sociales», déclare le professeur Boris Heinz, président du groupe Energy Systems à TU Berlin et coordinateur du projet MAESHA. “La partie la plus vulnérable de notre communauté européenne sont les habitants des îles rurales. L’énergie renouvelable est certes la clé pour s’attaquer à l’atténuation du changement climatique – le secteur de l’énergie étant responsable d’environ 80% des Émissions de GES de l’Union européenne – mais c’est aussi une condition sine qua non pour tout développement économique, culturel et social. C’est pourquoi, chez MAESHA, nous unissons certes nos forces et nos compétences pour lutter contre le changement climatique via un système énergétique vertueux pour cette île reculée de Mayotte. Mais outre ces défis techniques et sociaux intéressants, Mayotte représente le symbole et la plateforme idéale de nos efforts: non seulement nous surmonterons la distance géographique avec le continent européen, mais nous mettrons même Mayotte au cÅ“ur de notre projet, afin de montrer que même les groupes périphériques les plus éloignés font partie de notre communauté européenne et qu’ensemble nous créerons notre avenir commun! »
Tecsol partenaire du projet
MAESHA est financé dans le cadre du programme de recherche UE Horizon 2020 dans le cadre de la subvention 957843 de novembre 2020 jusqu’en octobre 2024. Il regroupe deux universités (TU Berlin, Association Léonard de Vinci), dix PME (Trialog, E3-Modélisation, Cybergrid, Tecsol, Creara, Bovlabs, Hive Power, Hudara, Greening The Islands, Euroquality), trois partenaires industriels (Cobra, Centrica, Electricité de Mayotte), et six organismes publics (Territoire du Wallis et Futuna, Collectivité de St Barthélémy, Plateforme Océanique des Iles Canaries, Comune di Favignana, Association des chambres d’affaires de Gozo, Conférence des régions périphériques maritimes) de neuf pays. Cette diversité des acteurs assurera le développement et la diffusion de solutions pertinentes pour une transition énergétique des îles.