Passionnante interview du président de la CRE, Jean-François Carenco qui plébiscite une accélération du développement des énergies renouvelables au détriment de la production nucléaire dont il dit qu’elle est sensible au réchauffement climatique et qu’elle n’a pas réglé son problème de stockage des déchets. Il évoque même des centrales nucléaires devenues moins fiables que par le passé, comme l’a montré encore récemment la crise sanitaire. Et le président de la CRE d’encourager le recours aux renouvelables. Miscellanées !
« A l’horizon 2050, tous nos réacteurs se seront arrêtés et nous ne sommes pas en capacité de construire 62 gigawatts [la puissance du parc français, NDLR] de nucléaire, que ce soit pour des raisons industrielles mais aussi d’acceptabilité. Sur le plan économique, les énergies renouvelables atteignent aussi le même niveau de prix que l’électricité nucléaire historique. On aurait tort de s’en priver. Il nous faut donc doucement baisser la part du nucléaire et trouver des substituts ».
« Le premier substitut au nucléaire, c’est la maîtrise de la consommation, grâce à l’efficacité énergétique croissante. Mais attention, au global la consommation d’électricité va augmenter car nous devons décarboner le transport et le chauffage. Le deuxième, c’est la flexibilité des réseaux qui va s’accentuer avec les interconnexions et les dispositifs de stockage en Europe ».
« Il nous faut aussi développer des énergies renouvelables, le plus rapidement et le plus massivement possible. Il nous faut du nucléaire et des énergies renouvelables. Opposer les deux est soit un mensonge, soit de la bêtise, soit de la malveillance ».
« Toutes les énergies renouvelables ne se valent pas. L’hydrogène est aujourd’hui hors de prix, l’hydrolien également et on ne disposera pas assez de gaz vert pour décarboner le gaz et produire de l’électricité. Il nous faut donc faire du solaire et de l’éolien. Le solaire est bon marché mais prend beaucoup de place : pour construire l’équivalent d’un réacteur nucléaire EPR, il faudrait disposer des panneaux photovoltaïques sur l’équivalent de 7.500 terrains de football ! Nous allons continuer à  chercher de l’espace et poursuivre la recherche pour augmenter la productivité mais le solaire ne suffira pas seul. Il nous faut donc absolument développer l’éolien. La France a cinq fois mois d’éoliennes au kilomètre carré que l’Allemagne et 3,3 fois moins que le Danemark. Il y a encore de la place. Il faut que chacun fasse un effort ».