Fruit d’un Appel d’Offres CRE, la centrale solaire photovoltaïque de 3 MWc installée sur le toit du K2 de l’ancienne base de sous-marins de Lorient-Keroman, à l’initiative de Lorient Agglomération, fonctionne désormais à plein régime. Pour cette implantation d’envergure, le K2 présentait deux avantages : la pose des panneaux ne nécessitait pas de travaux de renfort de la toiture ou de la charpente, déjà réalisée par Lorient Agglomération afin d’assurer l’étanchéité du bâtiment, et les coûts de raccordement au réseau d’électricité étaient faibles du fait de la proximité du poste source.
Le projet de centrale solaire est porté par Xsea une société d’économie mixte (SEM) dont Lorient Agglomération est actionnaire majoritaire, aux côtés de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), de banques et de quelques communes de l’Agglomération qui sont elles aussi au capital. La centrale représente un investissement de 2,9 millions d’euros. Le projet a également bénéficié d’un financement participatif lancé auprès des habitants de l’Agglomération. L’électricité issue de la centrale est réinjectée dans le réseau ENEDIS. Cependant, techniquement, cette électricité verte est consommée dans un rayon très proche du lieu de production, notamment sur le site de Lorient La Base ou au port de pêche. Cette production permet de répondre à l’objectif du plan climat de multiplier par trois la production d’énergie renouvelable d’ici 2030 sur le territoire.
La puissance de l’installation est de 3 MWc (ou puissance maximale), ce qui correspond à une production annuelle de 3 GWh ou à la consommation annuelle de 1 000 foyers. Cette puissance classe la ferme solaire du K2 parmi les plus gros projets de ce type en France, dont l’équivalent le plus proche se trouve à Nantes, sur le toit du MIN (marché d’intérêt national). Les panneaux photovoltaïques de la centrale ont été fabriqués par la société Systovi basée à Carquefou à côté de Nantes, créée en 2008, et qui se positionne comme une entreprise industrielle fournissant des systèmes de couvertures photovoltaïques parfaitement intégrés aux bâtiments. Ils ont ensuite été assemblés et posés par Legendre Énergie, une société rennaise qui compte à son actif plus de 600 installations en France et en Afrique depuis dix ans. Des entreprises locales pour un projet qui a privilégié les circuits courts…
Encadré
Une centrale solaire en Bretagne, pertinent ?
La Bretagne Sud est-elle suffisamment ensoleillée pour que des centrales photovoltaïques comme celle du K2 soient rentables ? La réponse est oui, en tout cas pour la frange littorale et celle la plus proche des côtes. Si l’on consulte la carte de l’ensoleillement en France, on constate que l’agglomération de Lorient est dans ce domaine aussi bien placée que de nombreuses zones pourtant situées au sud de la Loire, y compris le Pays Basque. Si l’on se réfère à la station météo de Lann-Bihoué, le territoire bénéficie de 1 800/1 900 heures de soleil par an. Or, le nombre d’heures d’ensoleillement par an conditionne directement la production d’électricité solaire. De plus, les panneaux solaires situés le plus près de la mer bénéficient de la réverbération du soleil sur l’eau et sont encore plus productifs. Mais il faut aussi distinguer la puissance maximale de l’énergie disponible (à midi en plein été) et l’énergie moyenne obtenue en une journée sur une surface donné de panneaux solaires. Par exemple, sur une journée, on disposera de quelque 5 kWh/m 2 /jour en Provence en plein été, contre moins 4 kWh/m 2 /jour en Alsace. De ce point de vue là aussi, l’agglomération se situe à des niveaux comparables à ceux de la Gironde (Bordeaux), du Lot-et-Garonne (Agen) ou du Tarn-et-Garonne (Montauban).