Loi Climat et Résilience : trois questions à Alexandra Batlle du BE Tecsol

Plein Soleil : La loi Climat et Résilience a été votée cet été. Quelle en est la mesure phare concernant l’énergie solaire ?

Alexandra Batlle : La mesure qui fait date est clairement celle qui renforce l’obligation de solariser ou végétaliser les nouveaux bâtiments : abaissement du seuil de 1000 à 500 m² d’emprise au sol pour les catégories déjà concernées (bâtiments commerciaux, logistiques et artisanaux et parkings couverts ouverts au public), extension aux bâtiments de bureaux de plus de 1000 m² et aux parkings extérieurs de plus de 500 m². C’est une révolution. Les toitures solaires deviennent la norme dans le neuf. Cette obligation dopera le marché de l’autoconsommation et devrait permettre de s’approcher des objectifs ambitieux de la PPE dont le palier haut a été fixé à 44,5 GW en 2028. Cette mesure s’appliquera de manière différée dans le temps entre 2023 et 2024 pour laisser le temps aux projets d’intégrer ces nouvelles contraintes.

PS : Quel impact va avoir la modification de la réfaction ?

AB : La modification de la réfaction tarifaire fait partie des évolutions positives. La réfaction tarifaire a été créée pour encourager le développement des installations photovoltaïques. Jusqu’à lors, l’Etat couvrait 40% des frais des raccordements inférieurs à 500 kW. Ce sera désormais 60%, diminuant d’autant le coût de raccordement des petits projets PV. Couplée au guichet ouvert étendu à 500 kW, et aux obligations de solarisation, cette mesure contribuera à accélérer le développement des centrales sur bâtiments et ombrières.

PS : Quelles sont les autres composantes de la loi qui vont, selon vous, rendre le marché du solaire hexagonal plus attractif ?

AB : La reconnaissance que les centrales solaires au sol ne doivent pas être comptabilisées comme de l’artificialisation ouvre aussi de nouvelles opportunités, notamment là où des conflits d’usage sur le plan du foncier pouvaient poser problème. Cela simplifiera certains dossiers et contribuera à plus de fluidité. Autre effet stimulant, la possibilité ouverte de lancer des appels d’offres stockage en Métropole. Réservés pour l’heure aux ZNI, les projets de stockage peuvent apporter des solutions pertinentes pour l’équilibre du réseau dans les zones en tension comme la Côte d’Azur, par exemple.

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