La désignation, vendredi dernier, par le ministère de l’écologie et de l’énergie des lauréats autorisés à construire des centrales solaires d’une puissance supérieure à 250 kWc a comme toujours, en pareille circonstance, fait quelques heureux et pas mal de déçus.
Les prix d’achat moyens de l’électricité produite par les projets sélectionnés devraient être publiés par la CRE (on parle d’un tarif légèrement supérieur à 200 € / MWh pour les installations sur bâtiment). Pour les autres aspects, le résultat de cet appel d’offres confirme les prévisions des observateurs.
Tout d’abord la recherche de la plus grande productivité des centrales à conduit les développeurs à les localiser dans les zones les plus ensoleillées. Ainsi, la région PACA attire 25% des projets retenus, le Languedoc-Roussillon près de 20 % à égalité avec l’Aquitaine et Midi-Pyrénées et la Corse autour de 6% chacune. Les autres régions ne font que de la figuration et certaines d’entre-elle ne possèdent même pas de projet.
Au niveau des entreprises, la concentration est également élevée. Les contraintes financières imposées aux porteurs de projets avaient déjà éliminé pas mal de propositions dès la vérification de l’éligibilité. En première analyse, car il n’est pas toujours facile de savoir qui se cache derrière le nom d’une société-projet, la grande gagnante est la Compagnie du vent avec 54 MWc, suivie de EOLFI (46 MW), VALOREM (36 MW), JUWI (36 MW), VALECO (27 MW), EDF EN (25 MW), URBASOLAR (24 MW) et FONROCHE (22 MW)
Pour les installations dont la puissance est comprise entre 100 et 250 kW, le phénomène est encore plus marqué et les 109 projets (21 MW) se concentrent en régions PACA (48%), Languedoc-Roussillon (21%), Midi-Pyrénées (8%), Poitou-Charentes (6%) et Rhône-Alpes (5%). Ainsi ces cinq premières régions représentent 88% de la puissance autorisée.
Coté entreprises, c’est la société URBASOLAR qui se taille la part du lion avec la moitié des projets autorisés pour une puissance de totale de près de 9 MW.
Si les prix d’achats évoqués, pour les installations sur bâtiments, (200 € / MWh) sont confirmés, on pourra alors légitimement se questionner sur l’intérêt de pratiquer par appels d’offres. En effet ces prix sont supérieurs au tarif appliqué pour les installations d’une puissance inférieure à 100 kW (175 €/MWh si le gouvernement suit la proposition de la CRE).
Cette situation traduirait donc l’insuffisance du tarif de base et plaide comme le demande le syndicat Enerplan pour un moratoire sur la baisse des tarifs et une extension à 250 kW de la puissance autorisé.