Nombreux sont les pourfendeurs des énergies renouvelables qui voient dans les gaz de schiste le nouvel eldorado énergétique qui repousse aux calendes grecques le fameux pic de Hubbert. Pour ces négationnistes du réchauffement climatique, le fossile a encore de beaux jours devant lui et quelques décennies à régner en maître absolu.
Dans une tribune pour le journal Les Echos, François Dauphin, expert international énergie-climat, relativise cette production de gaz de schiste au niveau mondial : « Au-delà des quelques centaines de milliers d’emplois créés à court terme, cette production additionnelle peut-elle avoir un réel impact sur le prix long terme de l’or noir ? Que ce soit dans le domaine pétrolier comme gazier, les marchés disposent d’instruments financiers permettant d’ores et déjà d’acheter de l’énergie à terme. Sur ces marchés, le brut à horizon 2020 se négocie autour de 82 dollars contre environ 96 dollars actuellement ».
Il poursuit : « Les marchés intègrent donc bien l’arrivée du pétrole américain, néanmoins cette production additionnelle apparaît tout juste suffisante pour combler la baisse annuelle de 6 % des puits en production. Les considérations géopolitiques et macroéconomiques auront donc un impact bien plus important sur les cours futurs que la production de pétrole de schiste. La relance de l’économie française comme mondiale par une baisse significative des coûts de l’énergie n’est donc hélas pas pour demain » analyse François Dauphin. Une raison pour jouer la carte des énergies alternatives !