Le Syndicat Intercommunal d’Énergies de la Marne innove en implantant des petites centrales PV sur des friches urbaines

Le Syndicat Intercommunal d’Énergies de la Marne n’a pas attendu l’adoption du projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies pour se lancer dans un projet photovoltaïque assez inédit en France à savoir l’implantation de petites centrales solaires sur des friches urbaines. L’objectif ? Accélérer la transition énergétique dans le département tout en valorisant des parcelles inutilisées. 

 

Premier interlocuteur des collectivités du département sur les sujets énergétiques, le Syndicat Intercommunal d’Énergies de la Marne (SIEM) vient de donner le coup d’envoi d’un programme original et ambitieux pour accélérer le déploiement du photovoltaïque sur le territoire marnais. Il souhaite implanter plusieurs petites installations photovoltaïques d’une puissance inférieure à 500 kilowatts sur des surfaces de moins de 1ha et aujourd’hui inutilisées par les collectivités (parkings, toitures de bâtiments publics, anciennes décharges, terrains abandonnés voire pollués…).

L’ingénierie publique au service de l’accélération de la transition énergétique des collectivités

 

« L’échelon local est particulièrement adapté aux expérimentations liées à la transition énergétique », rappelle Jean-Yves Lacaugiraud, le Directeur du SIEM, « Construire des projets vertueux et acceptés tant par les élus que les citoyens implique une connaissance fine des particularités de chaque territoire. Dans la Marne, nous accueillons déjà de nombreux parcs éoliens et nous souhaitions diversifier nos capacités d’approvisionnement. Le photovoltaïque nous semblait particulièrement adapté ». Le SIEM souhaite ainsi permettre aux collectivités du département d’augmenter la part de l’énergie renouvelable dans leur mix énergétique tout en réduisant leur empreinte environnementale mais également leur facture. Le premier site concerné est déjà en cours de construction et devrait être opérationnel d’ici la fin de l’année. Il s’agit de l’installation d’une petite centrale solaire de 2 000 m² (220 kWc) sur le toit d’un espace de stockage qui appartient à Enedis et situé rue Saint-Charles, à Reims. « On vise une production annuelle qui permettra d’alimenter 60 à 70 logements en énergie verte et de couvrir les besoins d’environ 200 personnes », précise Jean-Yves Lacaugiraud.

En investissant des parcelles de 500 m² à 1ha, le SIEM ne concurrence pas les opérateurs privés qui préfèrent les espaces de plus grande dimension offrant une meilleure rentabilité. « Ces sites nous permettent néanmoins d’installer assez de panneaux solaires pour assurer l’équilibre économique de l’opération. La centrale installée rue Saint-Charles représente 250.000 euros d’investissement, qu’on devrait rentabiliser sur 8 ans », détaille le Directeur du SIEM.

Un projet gagnant-gagnant pour le territoire

Ces-derniers mois, le SIEM s’est rapproché de toutes les Mairies de la Marne pour identifier les sites propices au déploiement de ces petites centrales solaires. Dans le viseur de l’établissement public, les friches abandonnées et les parcelles désaffectées. « L’objectif était de redonner une utilité à ces espaces, de les valoriser pour que les collectivités en tirent un bénéfice plutôt que de consommer des sols naturels ou agricoles », explique Jean-Yves Lacaugiraud. Et les édiles du département sont en effet très intéressés par la démarche puisque la location de ces espaces inutilisés leur garantit un revenu annuel supplémentaire tout en faisant baisser la facture d’énergie de la commune. Une aide bienvenue au regard du contexte économique actuel ! En plus de rentabiliser ces friches urbaines, le SIEM contribue à la création de compétences et au maintien d’emplois non délocalisables sur le territoire (installation, raccordement, maintenance…). À travers cette stratégie, Jean-Yves Lacaugiraud souhaiterait également montrer que les villes aussi disposent de ressources pour produire des énergies renouvelables : « il y a un enjeu de pédagogie et d’acculturation à la transition énergétique pour rééquilibrer la relation entre des campagnes qui produisent et des villes qui consomment. Aujourd’hui, l’essaimage de ces petits projets peut permettre aux agglomérations de prendre leur part ». Plusieurs sites ont déjà été sélectionnés et d’autres chantiers devraient être lancés dans l’année. Le SIEM pilotera cette stratégie en propre et en direct, éventuellement via la création d’une société de projet pour intégrer les collectivités qui souhaitent le rejoindre.

 

Encadré 

Les chiffres clés de l’opération rue Saint-Charles à Reims

• 2.000 m2 de surface concernée

• 220 kWc de puissance installée

• 60 à 70 logements (environ 200 personnes) alimentés en énergie verte

• 250 000 euros investis et rentabilisés d’ici 8 ans

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