Le rapport Gallois sur la compétitivité de la France remis aujourd’hui au premier ministre compte un maigre chapitre consacré à l’énergie. A consulter ci-dessous :
Le faible coût de l’énergie, comparé aux autres pays européens, est un atout pour l’industrie française. Il fait partie des éléments qui soutiennent la marge des entreprises et donc leur capacité à investir. C’est ce qu’a compris l’Allemagne qui s’attache à maintenir le coût du
Kilowatt-heure pour les « électro intensifs » à un niveau égal à celui de la France, alors que sa facture électrique globale est sensiblement plus élevée et s’accroît encore.
Dans la transition énergétique qui s’engage, il est essentiel que cet atout, lié au développement de la filière électrique, ne soit pas perdu. Au-delà des indispensables économies d’énergie et de l’amélioration des rendements énergétiques, le développement des énergies renouvelables s’impose dans tous les pays ; ces énergies devront s’insérer dans le « mix énergétique » dans des conditions qui ne renchérissent pas le coût de l’énergie pour l’industrie. Ce n’est pas acquis et l’effort de recherche doit être poursuivi dans ce sens. Il serait d’ailleurs souhaitable sur ce sujet que la coordination soit sensiblement renforcée entre les entreprises énergétiques françaises (l’État en est souvent actionnaire et peut donc y veiller) et leurs équipementiers.
L’évolution du parc nucléaire doit tenir compte de l’énorme capital investi et du fait qu’il est largement amorti, même si des travaux de maintenance importants sont prévus. Le coût du kilowatt-heure qu’il procure est un véritable avantage comparatif. La durée d’exploitation des centrales devrait relever en fait de l’appréciation de l’ASN42 sur leur état et sur les mesures prises pour retarder leur vieillissement.
Dans la plupart des scenarii de transition énergétique, la part du gaz augmente ou ne se réduit pas à moyen terme. Nous plaidons pour que la recherche sur les techniques d’exploitation des gaz de schiste soit poursuivie. La France pourrait d’ailleurs prendre l’initiative de proposer avec l’Allemagne à ses partenaires européens un programme sur ce sujet. L’exploitation du gaz de schiste soutient l’amorce de réindustrialisation constatée aux États-Unis (le gaz y est désormais 2 fois et demi moins cher qu’en Europe) et réduit la pression sur sa balance commerciale de manière très significative.