Le point de vue du SERCE sur les documents de planification énergie climat soumis à la concertation

Le SERCE – les entreprises de la transition énergétique et numérique – souhaite mettre en avant la qualification retenue par la SNBC de la transition climatique, avec laquelle il est entièrement en accord : « Ayant l’ampleur d’une révolution industrielle mais devant être deux fois plus rapide, elle repose sur trois mécanismes économiques : la réorientation du progrès technique du brun vers le vert ; le changement des pratiques et des normes collectives ; la substitution de capital aux énergies fossiles. Une anticipation des mesures et une adaptation des comportements en conséquence pourrait générer des gains d’activité à long terme ».

Les entreprises du SERCE apportent leur expertise en matière de génie électrique et climatique pour installer les technologies issues de ce progrès technique réorienté et accompagnent le changement des pratiques et des normes collectives. A ce titre, elles bénéficient d’un retour d’expérience terrain sur la mise en œuvre de la transition climatique auprès de leurs clients qui représentent un panel large d’acteurs institutionnels (état, collectivité) et privés (industrie, tertiaire). Si l’architecture planificatrice française, à travers ses documents nationaux et territoriaux, est parmi les plus complètes au monde, elle se heurte désormais à trois défis majeurs et immédiats :

- L’intégration difficile des territoires, pourtant lieux de la transition

- La perception des travaux comme des coûts et non des investissements

- Le recours insuffisant aux capitaux privés dû à un déficit de stabilité et de prévisibilité du cadre d’investissement

Ces trois défis, replacés dans un contexte d’instabilité politique et d’incertitude macro-économique, tendent à fragiliser l’acceptabilité de cette transition et pourrait à terme freiner voire stopper sa dynamique pourtant nécessaire. Le SERCE appelle donc les pouvoirs publics à recentrer leur action en réalisant rapidement des arbitrages forts et courageux sur le seul principe du coût d’abattement, en énergie comme en carbone. Plus que l’atteinte des objectifs aux échéances fixées, la priorité devient la réalisation des travaux à des volumes inédits, en priorisant 3 grands axes : électrification des usages, amélioration de l’efficacité énergétique, décarbonation des activités productives.

Du point de vue du SERCE sur les documents de planification énergie climat soumis à la concertation découlent les propositions suivantes :

• Transversal ➢ Aligner la fiscalité des énergies fossiles sur celle de l’électricité, en la ramenant sur la tCO2 ➢ Renforcer et accélérer les initiatives visant à pourvoir les métiers de la transition énergétique

• Consommation énergétique ➢ Faire émerger un marché de la décarbonation en généralisant la marchandisation du CO2 ➢ Recentrer le dispositif CEE sur le principe du meilleur rendement euro investi / kWh économisé ➢ Assurer l’application du décret éco énergie tertiaire (DEET)

• Réseaux électriques ➢ Prioriser les financements identifiés par RTE et Enedis ➢ Promouvoir une vision globale de l’économie du véhicule électrique ➢ Encourager l’installation de centres de données sur le territoire national

• Production énergétique ➢ Garantir un cadre d’investissement long-terme aux énergies renouvelables ➢ Clarifier les modes de financement et le calendrier du programme EPR2

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