Le monde sans fin – Le corrigé !

Décidément, l’ouvrage de Jean-Marc Jancovici « Le Monde sans fin » est particulièrement inspirant comme on dit aujourd’hui. Il ne laisse pas grand monde indifférent. La rançon du succès sans aucun doute ! Les herméneutiques successives qui se font jour tiennent plus souvent de la diatribe que du panégyrique. C’est comme cela qu’avance le débat. Après la lettre ouverte de Pierre-Guy Thérond, ex d’EDF Renouvelable, nous vous soumettons la lecture critique par Ghislain Dubois et Nicolas Caruso !

 

Préambule de la lettre – Depuis qu’à 12 ans j’ai commencé à lire Sciences et Vie, en 1986 (celui des grands, pas le Junior !), j’ai toujours été intéressé par la science. Ça a d’abord été l’océanographie, puis l’astrophysique (au primaire c’était l’égyptologie !). Quand j’ai été grand j’en ai fait mon métier. D’abord la science politique, l’économie, puis la climatologie, la prospective et la modélisation, sous toutes ses formes. Que ce soit dans mes petites contributions pour le GIEC, dans mes grandes recherches sur les transports, l’habitat et les modes de vie face au carbone, ou dans mes projets de consultants en France et à l’étranger sur les conséquences du réchauffement, j’ai toujours pris le changement climatique comme une question scientifique et technique plutôt que comme un problème politique. Je croise Jean-Marc Jancovici professionnellement depuis ses tout débuts. Au-delà de son ton souvent péremptoire, j’aime son engagement, sa double casquette associative et professionnelle. Il mène des combats en pointe sur le besoin de sobriété… Il a contribué à conscientiser la société française sur la question du climat et je l’en remercie. Mais j’aime aussi la découverte, la connaissance, et au-dessus de tout la vérité. Et je crois qu’avant un quelconque engagement sur les conséquences que peut avoir un livre comme « Le Monde sans fin » sur le débat public et la politique énergétique de la France, ce sont les approximations coupables, les raisonnements partiels et les contre-vérités – faut-il oser le mot « mensonges » ? – que je découvre dans les prises de position de Jean-Marc sur le rôle du nucléaire dans l’équation climatique, qui m’ont poussé à écrire ce démenti, puis à proposer à Nicolas de l’illustrer. Et je le dis très officiellement : ce n’est pas sans appréhension que je m’attaque au « livre le plus vendu de 2022 ».

 

Mais entrons dans le vif du sujet….

Et vous imaginez que me replonger dans les dizaines de publications scientifiques et rapports officiels que j’avais dû analyser en 2020 lors de mes premières controverses, me réjouit ! Jean-Marc produit beaucoup, source peu et aime bien auto-citer ses calculs (vous comprenez, y a urgence et faut agir !), et le contredire rigoureusement demande une certaine… énergie.

Mais d’ailleurs, pourquoi se focaliser sur cette question de la production d’électricité et du nucléaire, alors que Jean-Marc dit plein d’autres choses intéressantes ? Parce que s’il y a un truc sur lequel tout le monde est d’accord, c’est qu’il va falloir moins et mieux consommer d’énergie (c’est la sobriété), mais aussi massivement électrifier la mobilité (voiture électrique, transports en commun, vélos) et l’habitat (abandon du fuel et du gaz et passage au chauffage électrique) si l’on veut sauver le climat. Il va donc falloir économiser de l’énergie, et produire beaucoup d’électricité dans le futur. Le tout est donc de savoir comment ! La production électrique est en quelque sorte « la mère des batailles », même s’il y en a d’autres.

Enfin, ne nous y trompons pas. Les arguments utilisés dans Le Monde sans fin, même caricaturaux, se retrouvent dans une version légèrement édulcorée dans les débats actuels sur les choix énergétiques de la France. Nous espérons que ce Corrigé y contribuera utilement. On vous laisse juge…

www.lemondesansfin-lecorrige.fr

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