Le ministère de la Transition écologique et du Défi démographique espagnol (MITECO) a soumis à l’information du public la résolution qui appelle la troisième enchère à octroyer le Régime économique des énergies renouvelables (REER). A cette occasion, elle mettra aux enchères 500 MW répartis en 200 MW pour le solaire thermoélectrique, 140 MW pour le solaire photovoltaïque distribué, 140 MW pour la biomasse et 20 MW pour les autres technologies. La résolution prévoit que la vente aux enchères aura lieu le 6 avril, laissant place à la présentation des offres et favorisant une plus grande participation.
L’enchère du MITECO respecte le calendrier de 2020 à 2025 établi par l’Ordonnance TED/1161/2020 pour l’attribution de REER à un minimum de 200 MW d’énergie solaire thermoélectrique, 140 MW de biomasse et 20 MW pour les autres technologies.
Photovoltaïque petite taille avec participation locale
140 MW ont été ajoutés à ces montants pour les installations photovoltaïques inférieures ou égales à 5 MW, à fort caractère local, dans l’attribution desquelles des éléments tels que la population à proximité du site ou la participation citoyenne dans les installations seront pris en compte, ainsi que comme lors de la précédente enchère, qui comportait également une réserve spécifique pour ce type de projet. Un soutien spécifique aux petits systèmes de production distribuée répond au fait qu’ils offrent une plus grande efficacité, car ils nécessitent moins d’infrastructures de réseau et réduisent les pertes d’énergie. La nécessité de démocratiser le système électrique a également été prise en compte, en recherchant la participation active des citoyens, ainsi que d’autres agents, tels que les PME et les entités locales, dans le déploiement des technologies renouvelables. La vente aux enchères devrait avoir lieu le 6 avril 2022, afin que les citoyens, les PME et les entités locales intéressées à y participer aient le temps de présenter leurs projets. De même, ce terme est ajusté aux caractéristiques des autres technologies incluses dans l’appel, dont les projets ont tendance à être remarquablement complexes.
Des technologies fermes et gérables
Le Plan National Intégré Energie et Climat (PNIEC) 2021-2030 propose l’incorporation de technologies renouvelables fermes et maîtrisables dans le but de fournir une flexibilité indispensable pour atteindre un degré élevé de pénétration dans le système électrique de production d’électricité renouvelable non maîtrisable, comme l’éolien et le photovoltaïque, technologies phares des deux précédentes enchères REER. En ce sens, la troisième enchère établit une réserve de 200 MW pour les centrales solaires thermoélectriques avec six heures de stockage, ce qui permet leur hybridation avec le photovoltaïque, la biomasse ou le biogaz. Il fixe également deux autres réserves pour la biomasse, l’une de 100 MW pour les grandes installations et l’autre de 40 MW pour les centrales de moins de 20 MW. Enfin, il existe 20 MW supplémentaires pour d’autres types de technologies renouvelables. Dans le cas où les réserves destinées aux centrales solaires thermoélectriques (200 MW), à la biomasse (140 MW) et au reste des technologies renouvelables (20 MW) ne seraient pas attribuées dans leur intégralité, la puissance excédentaire pourra être affectée à d’autres offres de ces mêmes technologies. Les installations photovoltaïques récompensées auront deux ans pour être construites à partir du prix, tandis que le reste des technologies plus complexes en disposera de quatre.
Exposition au marché
Lors des enchères visant à obtenir le REER, les promoteurs enchérissent sur le prix qu’ils sont prêts à facturer pour l’énergie qu’ils produisent dans leurs centrales, avec une certaine exposition au prix du marché. A cette occasion, les installations solaires thermoélectriques, les installations de biomasse et de biogaz recevront le TCER pendant 20 ans et auront une exposition au marché de 15 %, car elles sont maîtrisables ; le photovoltaïque et le reste des renouvelables percevront le TCER pendant 12 ans et auront une exposition moindre de 5% au marché. Comme lors des précédentes enchères REER, les entreprises lauréates devront présenter un plan stratégique avec les estimations d’impact sur l’emploi local et la chaîne de valeur industrielle, qui sera publié sur le site MITECO.
Le PNIEC prévoit l’installation de 60 GW d’énergies renouvelables afin que 74 % de la production d’électricité soit d’origine renouvelable à la fin de cette décennie, ce qui contribuera à réduire une tonne sur trois de gaz à effet de serre actuellement émis. Les enchères de REER sont un élément clé de la stratégie pour atteindre ces objectifs.
Cadre de rémunération stable et attrayant
Les enchères d’allocation REER offrent un cadre de rémunération stable qui attire les investissements et encourage l’activité économique tout au long de la chaîne de valeur des énergies renouvelables du pays, quelque chose de très pertinent dans un scénario de reprise en raison de la crise sanitaire face au COVID-19, tout en permettant aux consommateurs de bénéficier directement des réductions des coûts de production de ces technologies. Jusqu’à présent, deux enchères REER ont eu lieu, en janvier et octobre, au cours desquelles un total de 2 902 MW de technologie photovoltaïque et 3 256 MW de technologie éolienne ont été attribués, à des prix bien inférieurs à ceux enregistrés par le marché de gros à l’heure actuelle.