Le développement des énergies renouvelables se poursuit : objectif 33% ou 41,5% en 2030 ?

La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en France, calculée selon les conventions de la directive européenne (UE) 2018/2001 relative à la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables, s’élève à 20,3 % en 2022, selon les données définitives. Elle progresse de 1,1 point par rapport à 2021. Cette hausse s’explique par l’accroissement des capacités de production dans plusieurs filières renouvelables (éolien, photovoltaïque, et pompes à chaleur) alors même que la consommation finale brute d’énergie recule légèrement en 2022. Cette part devra atteindre 33 % en 2030 pour respecter les objectifs de la loi énergie climat. L’Europe fixe l’objectif à 42,5%. Hiatus !

 

La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie (voir méthodologie) a progressé de 11 points en France depuis 2005 et atteint 20,3 % en 2022, d’après les données définitives. Cette progression est relativement constante sur la période, hors crise sanitaire.

 

33% ou 42,5% en 2030 ?

 

Depuis 2005, la consommation finale brute d’énergies renouvelables augmente ainsi à un rythme soutenu (+ 4 % par an), grâce aux investissements réalisés pour en favoriser le développement. Dans le même temps, la consommation finale brute d’énergie diminue tendanciellement (à un rythme d’environ - 0,7 % par an). Par rapport à 2021, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie augmente de 1,1 point en 2022. Cette forte hausse s’explique par l’accroissement de la consommation finale brute d’énergies renouvelables alors même que la consommation finale brute totale d’énergie diminue, encouragée par les mesures de sobriété, dans un contexte de tensions internationales, de faible disponibilité des centrales nucléaires et de niveau record des prix des énergies sur les marchés. La loi énergie climat fixe un objectif de 33 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute en 2030. Au niveau européen, l’objectif 2030 a été révisé à la hausse de 32 % à 42,5 % dans la nouvelle directive sur les énergies renouvelables, dite RED III, entrée en vigueur en novembre 2023.

 

La part des EnR progresse dans l’électricité, la chaleur et le froid, et les transports

 

En 2022, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute représente 27,3 % dans l’électricité, 26,3 % dans la chaleur et le froid et 9,0 % dans les transports. La consommation finale brute d’électricité renouvelable atteint 132 TWh en 2022. Elle progresse de 6 % sur un an, tandis que la consommation finale brute d’électricité totale diminue (- 4 %). La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’électricité augmente de 2,5 points pour s’établir à 27,3 %. La consommation finale brute d’énergies renouvelables pour la chaleur et le froid s’élève à 178 TWh en 2022, dont 176 TWh pour la chaleur renouvelable et 2 TWh pour le froid renouvelable. Elle diminue de 0,7 % mais nettement moins que la consommation finale brute de chaleur et de froid totale (- 10 %). La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute de chaleur et de froid augmente ainsi de 2,4 points en 2022 et atteint 26,3 %. La consommation d’énergies renouvelables dans les transports s’élève à 39 TWh, en hausse de 7 % par rapport à 2021. Elle comprend les biocarburants (36 TWh), l’électricité renouvelable dans les transports (2,7 TWh) et de façon plus marginale, le biométhane dans les transports (0,04 TWh). En incluant les bonifications spécifiques au calcul de l’objectif transports (voir méthodologie), la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute des transports s’élève à 9,0 %, en hausse de 0,8 point par rapport à 2021.

 

Révisions par rapport aux résultats provisoires

 

La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute est révisée à la baisse de 0,4 point en 2022 par rapport aux données provisoires. Cette évolution s’explique principalement par la révision à la hausse de 2 % de la consommation finale brute d’énergie (le dénominateur). Le charbon contribue à hauteur de la moitié à la révision à la hausse de la consommation finale brute, du fait de la révision à la hausse de la consommation des hauts-fourneaux. Le gaz naturel contribue au tiers de la révision de la consommation finale brute suite à la consolidation des informations définitives des opérateurs de transport de distribution de gaz naturel. La consommation finale brute des énergies renouvelables est, quant à elle, légèrement révisée à la baisse (- 0,5 %) pour s’établir à 346 TWh. Ce mouvement s’explique surtout par une légère baisse de la production normalisée d’électricité d’origine hydraulique et celle d’origine photovoltaïque par rapport aux quantités provisoirement évaluées.

 

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