De nouveaux scénarios mettent en lumière des changements structurels considérables créant un monde nouveau pour le secteur de l’énergie et au-delà de cette industrie. Analyse !
Le Conseil Mondial de l’Energie révèle que la demande énergétique par habitant atteindra son pic avant 2030. Cela contraste vivement avec les taux de croissance historiques marqués par une demande énergétique mondiale qui a plus que doublé depuis 1970. L’innovation technologique, les politiques gouvernementales et de plus faibles attentes de croissance auront un impact considérable sur le secteur dans les décennies à venir.
Ces observations sont issues d’un ensemble de scénarios exploratoires, développés en collaboration avec Accenture Strategy et l’Institut Paul Scherrer. Intitulés « Unfinished Symphony », « Modern Jazz » et « Hard Rock » ces trois scénarios présentent trois trajectoires distinctes pour le secteur de l’énergie d’ici 2060, avec de grandes disparités selon les régions.
S’exprimant sur ce rapport dévoilé à l’occasion du Congrès Mondial de l’Energie ayant lieu à Istanbul du 9 au 13 octobre, Ged Davis, Président exécutif des Scénarios, Conseil Mondial de l’Energie : « Il est clair que nous traversons une grande transition, qui va créer un monde fondamentalement nouveau pour l’industrie énergétique. Historiquement, nous avons parlé de pic pétrolier mais de nouvelles tendances perturbatrices conduisent les experts de l’énergie à prendre en considération les implications du pic de la demande. Notre recherche met en avant sept implications clés pour le secteur énergétique qui devront être soigneusement prises en considération au sein des instances dirigeantes ».
Solaire : 20% de la production électrique mondiale
Le rapport souligne l’évolution qui va avoir lieu dans la consommation finale d’énergie, avec une demande d’électricité qui va doubler d’ici 2060. Le solaire et l’éolien, qui comptent actuellement pour environ 4% de la production électrique, connaîtront la plus forte augmentation, atteignant respectivement 20 et 39 % de la production électrique d’ici 2060.
Selon l’un des scénarios, l’utilisation des énergies fossiles pourrait ne représenter que 50 % du bouquet énergétique primaire, avec des trajectoires envisagées très différentes pour le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Cependant, dans les trois scénarios, le « budget carbone » devrait également baisser considérablement dans les 30 à 40 prochaines années. Le pétrole continuera à jouer un rôle considérable dans le secteur des transports, représentant plus de 60 % du mix énergétique jusqu’en 2060 (selon les trois scénarios) et le gaz naturel continuera d’augmenter à un taux régulier.
S’appuyer sur des technologies commerciales et digitales
Nuri Demirdoven, Directeur général d’Accenture Strategy, ajoute : « D’ici 2060, tous les scénarios portent à croire à une augmentation de la demande en gaz, ainsi qu’à un possible pic de la demande en pétrole entre 2035 et 2045. Le gaspillage, y compris la mauvaise répartition du capital, qui a toujours représenté un risque pour les actifs énergétiques, est voué à augmenter suite aux changements fondamentaux dans l’industrie. Selon l’ensemble des scénarios, les entreprises qui tireront leur épingle du jeu seront celles qui sauront s’adapter rapidement et prendre deux mesures urgentes : repenser l’équilibre de leur portefeuille énergétique, et s’appuyer sur des technologies commerciales et digitales pour changer la façon dont elles exercent et mesurent leurs activités et performances ».
Ged Davis conclut : « Des facteurs sous-jacents vont redéfinir l’économie de l’énergie. Nous entrons dans un monde où la préoccupation n’est plus seulement dans les actifs échoués mais également dans l’impact des ressources échouées sur les pays. » Intitulés « La Grande Transition », ces scénarios énergétiques ont été établis par un réseau de plus de 70 experts de plus de 25 pays et ont été mesurés par l’Institut Paul Scherrer utilisant un modèle de système énergétique global multirégional.
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