L’avenir de l’industrie solaire européenne et un approvisionnement énergétique européen résilient sont en grand danger. Sans mesures immédiates, l’industrie photovoltaïque européenne disparaîtra à jamais.
Les dirigeants de l’industrie européenne de la fabrication de produits solaires se sont réunis pour faire face à une crise alarmante provoquée par les modules photovoltaïques chinois à des prix insoutenables à savoir moins de 15 centimes d’euro le Wc comme certaines sources l’indiquent. Malgré des efforts tels que le Cadre de crise et de transition temporaire (TCTF) et le Net-Zero Industry Act (NZIA), les actions intentionnelles des fabricants photovoltaïques chinois menacent la renaissance de l’industrie solaire photovoltaïque européenne.
Prendre des mesures immédiates pour éviter une catastrophe imminente
Dans le cadre d’une campagne de sensibilisation à l’échelle de l’industrie auprès de l’UE et de ses États membres, l’industrie photovoltaïque européenne exhorte l’Union européenne et ses États membres à prendre des mesures immédiates pour éviter une catastrophe imminente. L’industrie solaire européenne et le projet visant à renforcer la résilience européenne sont menacés par les fabricants photovoltaïques chinois qui font intentionnellement baisser les prix. Ces derniers mois, des stocks massifs de modules photovoltaïques chinois se sont accumulés dans les ports européens, équivalents à la totalité de la demande annuelle d’installations de l’Europe. Les importations devraient atteindre 120 GW en 2023, éclipsant les installations attendues d’un peu plus de 60 GW.
En conséquence, la production européenne de modules photovoltaïques a chuté de 9 GW en 2022 à environ 1 GW en 2023, les fabricants européens étant confrontés à l’insolvabilité. Les fabricants sont désormais confrontés à un choix : poursuivre les arrêts de production et risquer la faillite ou chercher refuge dans des régions comme les États-Unis qui soutiennent leur industrie photovoltaïque.
Exclusion immédiate des modules solaires produits avec du travail forcé
Pour faire face à cette crise, les signataires ont exhorté la Commission européenne et les États membres à prendre des mesures rapides, notamment :
1. Exclusion immédiate du marché européen des modules solaires produits avec du travail forcé. L’Europe ne peut pas rivaliser avec l’esclavage moderne et ne peut décemment fermer les yeux sur lui. De grands volumes de modules photovoltaïques produits de manière contraire à l’éthique – initialement destinés au marché américain mais empêchés d’y entrer en raison de la loi ouïghoure sur la prévention du travail forcé (UFLPA) en vigueur – sont maintenant réorientés vers l’Europe, où font défaut des règles strictes pour arrêter les modules fabriqués avec le travail forcé.
2. Acquisition d’urgence rapide des stocks de modules photovoltaïques des fabricants européens en réponse à la baisse forcée des prix provoquée par les pratiques commerciales injustes de la Chine. Ces modules photovoltaïques, par exemple, pourraient être acquis via l’affinement du processus d’appel d’offres dans le cadre du cadre temporaire de crise et de transition (TCTF) ou l’élaboration du cadre de la facilité pour l’Ukraine pour l’aide et la reconstruction de l’Ukraine, et/ou éventuellement également pour l’aide énergétique à l’Afrique. Une mesure d’urgence accélérée visant à protéger les producteurs européens de modules photovoltaïques pendant cette période charnière permettra de résoudre efficacement ce problème et est essentielle à la survie de nombreuses entreprises manufacturières européennes.
3. Encouragement des installateurs et développeurs de projets photovoltaïques européens à intégrer une part minimale de la production européenne tout au long de la chaîne de valeur photovoltaïque pour le déploiement photovoltaïque européen. Cela garantira un marché stable aux fabricants européens à moyen terme. Une condition préalable à cela est une définition claire de ce qu’est un module solaire photovoltaïque européen. Cela doit être développé et mis en Å“uvre dans le cadre des négociations en cours sur les articles 19 et 20 de la loi sur l’industrie nette zéro. L’inclusion de critères non financiers (NFC) dans les enchères et appels d’offres photovoltaïques devrait également être mise en place pour récompenser les avantages environnementaux et sociaux des modules photovoltaïques européens.
40 % de production européenne dans les projets européens d’ici 2030
L’Europe a besoin d’un outil clé pour égaliser les règles du jeu avec les modules chinois. En particulier, un cadre cohérent pour évaluer la performance en matière de responsabilité sociale tout au long des chaînes de valeur photovoltaïques est une condition préalable pour réduire l’écart de coûts avec la concurrence chinoise. L’industrie européenne de fabrication de panneaux photovoltaïques a besoin de toute urgence de garanties quant à l’adoption de la production nationale, à partir de 2026 au plus tard. Cela pourrait être lancé avec un objectif de 10 %, qui serait ensuite augmenté chaque année pour atteindre l’objectif de 40 % d’ici 2030, comme le stipule la NZIA. Cependant, la version actuelle de la NZIA ne dispose pas des références annuelles nécessaires, des mécanismes concrets ou d’un cadre obligatoire, ce qui est crucial pour garantir les investissements futurs dans le secteur. En outre, l’introduction d’un système de Net-Bonus (critères de résilience et critères ESG) dans le cadre de la NZIA, qui soutiendrait toutes les parties de la chaîne de valeur européenne, devrait être sérieusement envisagée. Ces mesures sont essentielles pour protéger les producteurs européens de modules photovoltaïques et assurer l’avenir du secteur.